Le cardinal Vegliò demande d'aimer et d'aider les migrants
04 déc. 2013
« L’amour et la
solidarité » envers les migrants « est une responsabilité de tous » mais il existe une responsabilité majeure pour tous ceux qui occupent une position dans l’administration et au gouvernement,
afin qu’ils s’engagent à prendre soin en particulier des plus faibles ». C’est l’appel lancé à la Valette, à Malte, par le cardinal Antonio Maria Vegliò, président du Conseil pontifical pour la
pastorale des migrants et des personnes en déplacement, lors de son intervention pour l’ouverture de la conférence « La pastorale des migrants et des réfugiés : entre intégration et inclusion »
organisée par la Commission « Caritas In Veritate », la section pour la Pastorale des migrants du Conseil des Conférences épiscopales d’Europe. A cette réunion participent une quarantaine
d’évêques et des délégués de la pastorale des migrants de 19 Conférences épiscopales.
Personne n'est autorisé à bafouer la dignité humaine
Le cardinal Vegliò, qui a visité pour la première fois un centre « fermé » où sont détenus en « détention préventive » les migrants débarqués à Malte, a rappelé que «personne n’est autorisé à
léser la dignité humaine, ni un gouvernement, ni un organisme public ou privé ». Elle doit être respectée et promue par l’affirmation et la protection des droits de l’Homme, qui incluent le droit
à se choisir librement l’état de vie et à fonder une famille, le droit à l’éducation, au travail, à la réputation, au respect », outre « le droit à vivre sans crainte et en toute sécurité, avec
la possibilité d’accéder à un système judiciaire équitable ».
« Chaque instance qui ignore la dignité humaine, a souligné le cardinal Vegliò, commet un affront envers la volonté divine et viole les droits fondamentaux dont chaque personne est porteuse ». Le
président du dicastère du Vatican a donc souligné « la nécessité d’une étroite collaboration entre les pays d’origine, de transit et de destination des migrants » et « des normatives adéquates
qui puissent assimiler les divers cadres législatifs », pour « conjuguer la sauvegarde des droits fondamentaux des migrants et de leurs familles avec la protection des communautés d’arrivée et
d’accueil ».
Transformer les migrations en opportunité
La conférence a montré qu’à Malte, le pourcentage des demandeurs d’asile est le plus élevé d’Europe : 21,7 pour 1000 habitants (données UNHCR pour 2008-2012), avec un taux de reconnaissance du
statut supérieur à 50% pour tous les migrants qui débarquent sur l’île et qui proviennent pour la majorité de la Corne d’Afrique. Lors de son intervention, Mgr. Charles Scicluna, évêque
auxiliaire de Malte, a invité à « transformer le défi des migrations en opportunité et traduire cette opportunité en engagement au niveau européen ». Emmanuel Mallia, ministre de l’Intérieur et
de la Sécurité Nationale de la République de Malte a ajouté que « l’engagement pour la protection internationale de Malte est également mise à rude épreuve » alors que les possibilités
d’intégration des migrants sur le territoire « rencontrent différents obstacles de nature économique » parce que « le marché du travail est restreint, le territoire limité et il y a une forte
densité de la population.