Le combat de Sœur Angélique contre les violences faites aux femmes au Congo Kinshasa
19 oct. 2013
Venir en aide aux femmes victimes des exactions de la LRA, l'Armée de Résistance du Seigneur, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, c’est la raison de vivre de Sœur Angélique Namaïka. Cette religieuse congolaise a reçu en septembre dernier le prix Nansen du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, récompensant des services exceptionnels rendus aux réfugiés. Mercredi dernier (le 2 octobre) Sœur Angélique a assisté à l’audience générale Place saint-Pierre. Elle a pu saluer le Saint-Père qui lui a accordé sa bénédiction apostolique et l’a encouragé dans sa mission. « Je suis très heureuse, cette bénédiction me réconforte déjà, et la parole du Pape, je ne l’oublierai jamais » nous avait-elle confié juste après cette brève rencontre.
Ecoute et travail pour vaincre la souffrance
Après Rome, Sœur Angélique a poursuivi sa tournée européenne à Paris, Bruxelles et Oslo pour témoigner de son combat en faveur des femmes meurtries, victimes d’enlèvements, de travaux forcés, de mutilations et de viols. Des violences perpétrées par l’Armée de résistance du Seigneur, l’une des rébellions les plus violentes au monde, née en Ouganda, et qui sévit dans le nord-est de la RDC depuis environ 5 ans. A travers le Centre pour la réintégration et le développement de Dungu, elle, dit avoir aidé plus de deux mille jeunes filles et femmes. Pour les aider Sœur Angélique écoute leurs récits dramatiques, « porte leurs histoires » tente de les apaiser à travers la prière et la lecture de la Bible et leur donne des cours d’alphabétisation, de cuisine ou de couture pour « les occuper avec une formation professionnelle, afin de les empêcher de penser à toutes ces violences » et les rendre autonomes. Ces femmes affirme-t-elle « ont vraiment une douleur intérieure (…) elles doivent être aidées « pour ne pas demeurer dans la souffrance car elles portent une grande responsabilité. Elles sont le fondement de la famille. Les femmes doivent être en paix pour aider leurs enfants à être heureux, à être des hommes et des femmes qui pardonnent ».
Une récompense pour aider les femmes à parler
Sœur angélique est allée jusque devant le Conseil de sécurité des Nations Unies pour plaider en faveur de ces femmes victimes de violences « pour que soient mis en place des projets d’assistance durable pour les rendre autonomes ». Le prix Nansen, souligne-t-elle, va leur permettre de sortir de l’ombre, « aider d’autres personnes qui ont peur, car, avec les violences sexuelles les femmes ne se dévoilent pas car c’est d’abord la honte ». Grace à ce prix indique sœur Angélique « les femmes vont sortir de leur traumatisme et parler de la paix ».
La distinction Nansen récompense chaque année une personne qui a rendu des services exceptionnels à la cause des réfugiés. Elle s’accompagne d’une somme de 75 000 euros, offerte par la Norvège et par la Suisse. Sœur Angélique a déjà décidé de la consacrer au développement des activités des femmes. Elle souhaite notamment créer une boulangerie semi-industrielle pour la ville de Dungu et ses environs.
Écoutez le témoignage de Sœur Angélique, interrogée par Hélène Destombes
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