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Ce vendredi soir à Evreux, salle Jules Janin, nous étions réunis autour de Hatim ACHIKHAN Imam et spécialiste en Droit Musulman, Jean CHARLES doctorant en Droit de l'Eglise et juge de l'officialité diocésaine d'Evreux, Jean-François BERJONNEAU du Conseil National du Secrétariat des Relations avec l'Islam ainsi qu'un couple Islamo-Chrétien de Dreux.

Jean CHARLES nous a présenté la théologie catholique du mariage telle qu'elle est apparue au Concile de Trente et qu'elle a été sans cesse confirmée depuis : un sacrement fondé sur une alliance qui nécessite un consentement libre, un engagement au respect, au soutien et à l'affection mutuelle des époux, à la fidélité et à la responsabilité de parents jusqu'à la mort. Il nous a présenté les cas où l'Eglise peut reconnaître (après coup) que les conditions n'étaient pas réunies pour le sacrement lorsqu'il a été célébré (cas d'immaturité, de tromperie, de mariage forcé, d'incapacité d'assumer la responsabilité d'époux et de parent..)

Hatim ACHIKHAN nous a présenté la tradition Malékite (d'Afrique du Nord) du Droit Musulman (l'une des quatre grandes traditions Sunnites) en s'efforçant de distinguer ce qui relève du domaine de la foi Musulmane, ce qui relève de la tradition culturelle et ce qui relève des pratiques de tel ou tel groupe ethnique.

Le consentement de l'épouse pour la validité du mariage musulman en Europe (selon une Fatwa des juges de Dublin) est plus importante, pour le mariage que l'avis des tuteurs (père ou frères de la mariée).

Jean-François BERJONNEAU a parlé des difficultés des couples mixtes (Islamo Chrétiens) en particulier lorsque l'homme est Catholique et la femme Musulmane (mariage interdit par l'Islam).

Hatim a indiqué que l'Islam respecte la femme qui se marie avec un non musulman mais que ce mariage était reconnu "invalide" unanimement par les quatre grandes traditions Sunnites.

Hatim nous a expliqué que la "transmission" de la foi était de la responsabilité de l'homme et que chaque croyant avait la responsabilité de transmettre la foi à ses enfants, voila pourquoi l'Islam n'acceptait pas qu'une femme Musulmane se marrie avec un non Musulman.

Le couple Islamo Chrétien de Dreux, venu avec ses deux enfants (3 ans et quelques mois), nous a expliqué qu'il devait leur "survie" au groupe auquel ils appartiennent. Ce groupe du GFIC a été pour eux deux croyants (elle, Musulmane et lui Catholique) un soutien indispensable : comme groupe de parole, de dialogue et d'intelligence de la situation.

Jean-François nous a aidé à entendre cette expérience des "couples mixtes" comme un défi pour nos deux communautés : apprendre à approfondir notre foi au Dieu unique, à nous respecter, à dialoguer en vérité sans faire fi de nos différences et des difficultés du dialogue.

La soirée d'hier a été un grand moment d'amitié où nous nous sommes parlés, mieux compris et respectés.

Merci, Dieu, Merci !

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