Le mur israélien passera au milieu des chrétiens aussi
26 oct. 2012
Les évêques catholiques de Terre Sainte, dans un communiqué, protestent contre l'érection du mur de séparation entre Israël et les territoires palestiniens, dont le tracé menace la communauté chrétienne, et plus généralement les villages palestiniens.
C'est un mur illégal, qu'Israël construit par petites portions depuis 2001, et qui est censé protéger ses ressortissants des attaques terroristes
palestiniennes. Un mur litigieux au tracé qui l'est encore davantage, puisqu'il englobe côté israélien des colonies illégales datant du tracé des frontières d'après 1967. Condamné par la Cour
internationale de justice en 2004, le mur n'en finit pas d'étirer sa construction depuis 12 ans. Et avant-hier, l'Assemblée catholique des Ordinaires de Terre sainte a publié un communiqué de presse protestant contre l'extension du mur dans la vallée de Crémisan.
> D'autant que la communication israélienne met en danger les chrétiens. Ayant assuré que le tracé du mur séparant la vallée de Crémisan de Beit Jala et de Bethléem avait été décidé
en concertation avec le Vatican, l'Eglise redoute les conséquences qu'une telle affirmation pourrait avoir sur les chrétiens palestiniens et a démenti avec vigueur tout conciliabule avec le
gouvernement israélien: "Les chefs des Eglises Catholiques nient catégoriquement l’existence d’un accord explicite ou implicite entre le Vatican, l’Eglise locale et les autorités israéliennes
au sujet de la construction de ce mur illégal. Ils en appellent fortement l’Etat d’Israël à s’abstenir de son plan visant à séparer la vallée de Crémisan de Bethléem"
> Car le mur, qui affectera tous les Palestiniens, affectera de façon précise plusieurs communautés chrétiennes: "Les décisions de confiscation vont affecter le village d’Al
Walaja, ainsi que la vie de 58 familles chrétiennes de Beit Jala, dont la subsistance dépend essentiellement de cette terre. En outre, les deux congrégations locales salésiennes qui s’y trouvent
seront négativement affectées dans leur travail missionnaire envers la communauté locale. Séparée de la vallée de Crémisan, la communauté locale va perdre l’une de ses dernières grandes
zones agricoles et récréatives, ainsi que quelques sources d’eau à l’importance cruciale pour les agriculteurs de la région. En fait, Crémisan, véritable espace vert, est le poumon principal sans
lequel la population de Bethléem ne peut pas respirer. Par ailleurs, les 450 enfants qui fréquentent l’école des sœurs salésiennes devront aller dans une école à l’aspect carcéral, entourée par
des barrières militaires et des check-points".
Natalia Trouiller