Les défis économiques de la nouvelle Chine
08 nov. 2012
Alors que s'ouvre le Congrès du Parti communiste chinois, ce jeudi 8 novembre, le ralentissement économique du pays pourrait donner du fil à retordre aux nouveaux dirigeants.
Si les projecteurs sont encore braqués sur les Etats-Unis et la réélection de Barack Obama, ils vont devoir vite se tourner vers la Chine qui prépare en toute discrétion la succession de Hu Jintao. Le congrès du Parti communiste, qui s’ouvre ce jeudi 8 novembre, va ainsi donner naissance à une nouvelle direction,
qui prendra la tête du pays en mars prochain pour au moins cinq ans, sûrement 10.
Cette dernière n’aura pas tâche facile, à l’heure où le modèle économique chinois s’essouffle,
en même temps que sa croissance. Une croissance qui, même si elle se situe parmi les plus fortes du monde (elle devrait se situer autour de 7% en 2012), pâtit de la crise dans laquelle sont
englués les pays occidentaux. Car les exportations, pilier essentiel du modèle économique chinois, connaissent un ralentissement, faute d’acheteurs.
Relancer la consommation intérieure
Pour autant, ce n’est pas le seul défi qui attend Xi Jinping, le probable successeur de Hu
Jintao. Selon Françoise Nicolas, directrice du centre Asie à l’Institut français des relations internationales (IFRI), l’objectif pourrait
être "de relancer la consommation intérieure. Pour cela, il faudrait mettre en place un véritable système de protection sociale, ce qui inciterait les gens à abandonner l’épargne de
précaution." Vaste programme qui, s’il est appliqué, prendra un temps considérable.
La hausse des salaires, constante depuis que le pays connaît un fort développement économique, commence à faire fuir les entreprises étrangères en quête de main d’œuvre bon marché, qu’elle
trouvent au Vietnam ou au Bengladesh. Même si cet exil n’est pas pour l’instant palpable à grande échelle, il pourrait s’intensifier à l’avenir. Ce levier devra donc être utilisé avec
précaution.
L'énergie, le casse-tête des Chinois
Autre souci majeur: l’énergie. La consommation des Chinois, qu’il s’agisse des particuliers ou des entreprises, augmente de manière exponentielle, à mesure que le pays poursuit ses avancées en matière de développement.
De ce fait, la Chine est ultra dépendante des importations dans ce domaine. Et vit donc constamment avec une épée de Damoclès au dessus de sa tête. Même si de très gros investissements ont été consentis, notamment dans la construction de centrales nucléaires, cela ne suffit pas. Il s’agira alors de poursuivre la démarche déjà entreprise, à savoir une diversification des sources d’énergie. Tant au niveau géographique (la Chine ne veut pas dépendre de tel ou tel pays), que sur le type d’énergie (gaz, pétrole, nucléaire, solaire, etc).
La crise sino-japonaise, un problème majeur
Il faudra également trouver une solution à la crise entre la Chine et le Japon, qui sévit actuellement sur fond d’îlots inhabités que revendiquent les deux pays. Le nationalisme exacerbé qui en découle pousse des entreprises japonaises -à l’instar de Toyota- à réfléchir à un éventuel départ. Les exportations chinoises vers son puissant voisin sont également en baisse, ainsi que les importations.
Des dirigeants moins corrompus?
Dernier point, et pas des moindres, la nouvelle direction pourrait bien devoir agir contre la corruption, véritable fléau qui gangrène l’administration chinoise jusqu’à son sommet. Depuis le début des années 1990, les inégalités ne cessent de se creuser. Et la légitimité du pouvoir en place, nécessaire pour entamer de profondes réformes structurelles, s’en trouve fortement affaiblie. L’image de dirigeants trempés dans de sombres affaires d’enrichissement personnel ne serait donc pas du meilleur genre.
La Chine en 2010, c'était:
- Une population de 1,341 milliard
d'habitants
- Un PIB de 10 085,7 milliards de dollars
- Un PIB par habitant de 7519 dollars
- Des importations représentants 1396 milliards de dollars
- Des exportations représentants 1577,8 milliards de dollars
Source: OCDE