Les Evêques d’Afrique appellent à l’arrêt de la guerre et au respect de l’intégrité territoriale de la RD Congo
22 nov. 2012
1. Nous, évêques présidents des Conférences Episcopales d’Afrique et évêques présidents des Caritas d’Afrique, en provenance de 34 pays du continent, participant à la Rencontre sur l’identité et la mission de Caritas qui se tient du 20 au 22 novembre 2012 à Kinshasa, nous exprimons notre profonde inquiétude ainsi que notre proximité et notre solidarité à la Conférence épiscopale et à toute la population congolaise. Nous sommes indignés et choqués de constater que la guerre déclenchée dans l’Est de la République Démocratique du Congo il y a quelques mois est en train de s’étendre et de causer à nouveau un drame humain majeur.
2. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, victimes des affres de cette guerre qui leur est imposée, sont désemparés et jetés une fois de plus sur la route dans un dénuement total à Goma et dans ses environs. Ils sont à la merci des intempéries, de la faim, du viol et de toute sorte d’exactions, y compris l’enrôlement d’enfants. Cela constitue une offense à leur dignité de personne humaine et d’enfants de Dieu.
3. Nous sommes convaincus que l’heure n’est plus à la guerre ni à la conquête, mais bien plutôt à la coopération entre les peuples et que l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo doit être protégée et respectée par tous. A cet effet, nous estimons que l’exploitation illégale des ressources naturelles qui est la principale cause de cette guerre doit cesser. Les ressources naturelles doivent être exploitées et gérées d’une manière légale, dans la transparence et contribuer ainsi au développement de tous et à la paix en RDC.
4. En communion avec les évêques du Congo qui se sont exprimés à maintes reprises sur ce drame, nous lançons un appel pressant aux Nations Unies, à l’Union Africaine, à l’Union Européenne, au Gouvernement de la RD Congo et aux Gouvernements des autres pays impliqués de quelque manière que ce soit dans cette guerre ainsi qu’aux entreprises multinationales du secteur extractif. Qu’ils s’attaquent une fois pour toutes aux causes de cette violence récurrente, en privilégiant le dialogue dans la vérité et la transparence pour trouver, de toute urgence, une solution juste et concertée, capable de mettre définitivement fin aux souffrances des populations civiles de l’Est de la RDC, et éviter de les plonger dans le désespoir et la violence. Les auteurs de tant de violences et de destructions ne doivent pas rester impunis.
5. Face à l’aggravation de ces souffrances dont pâtissent injustement ces frères et sœurs, et fidèles à la mission de solidarité et de charité chrétienne, nous demandons au réseau Caritas, aux autres organisations caritatives de nos Eglises respectives et aux autres agences humanitaires de redoubler d’efforts pour leur venir en aide.
6. Nous implorons le Dieu tout puissant, Seigneur de la Paix, de convertir le cœur de ceux qui font la guerre, ceux qui l’inspirent, la programment et la planifient, et de faire croître en eux et dans le cœur des habitants de la Région des Grands Lacs la fraternité et le respect mutuel.
Puisse Marie, Notre Dame d’Afrique et Notre Dame de la Paix, intercéder pour nous.
Fait à Kinshasa, le 22 novembre 2012