Taizé1

Nous voici déjà à la fin de notre belle rencontre. Demain, presque tous, vous prendrez le chemin du retour chez vous. Pour ma part, avec quelques frères et une centaine de jeunes de toute l’Europe, nous prolongerons ce pèlerinage en allant à Istanbul. Là, avec le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée et avec les différentes Eglises présentes en cette ville, nous allons célébrer l’Epiphanie.

Une question nous accompagnera tous : Est-il possible de continuer à la maison ce que nous avons vécu ici ? Comment me référer à Dieu dans ma vie quotidienne ?

Tous, nous pouvons avoir parfois la forte impression que, dans la vie de tous les jours, nous sommes laissés à nous-mêmes. Dieu peut sembler très lointain.

Pour certains, trouver une orientation de vie est peu évident. Il est difficile aujourd’hui de prévoir l’avenir, même l’avenir proche. Beaucoup font des études ou acquièrent une formation sans avoir aucune idée vers quoi cela pourra déboucher. Comment alors construire un projet de vie ?

Bien sûr nous n’avons pas de solutions faciles à offrir. Mais nous, les frères de notre communauté de Taizé, nous voudrions que tous nous puissions repartir de Rome avec une force intérieure qui nous permette d’envisager l’avenir avec courage et avec joie.

Quand les appuis que nous offrent la société chancellent, il devient d’autant plus important de trouver en nous-mêmes une force intérieure qui nous fait aller de l’avant.

J’en suis convaincu : la confiance en Dieu peut éveiller cette force intérieure. La confiance est plus qu’un simple sentiment, il est possible de prendre une décision réfléchie pour la confiance en Dieu.

Pour soutenir cette décision, il s’agit, comme pour une amitié humaine, de nous investir pleinement dans la recherche d’une relation personnelle avec Dieu. Et nous pouvons y avancer en regardant vers le Christ.

Jésus, quand il était jeune, a fait un choix fondamental qui orientait de manière décisive son existence. Il a mis toute sa confiance en l’amour de Dieu. Il a fait confiance à Dieu même dans les échecs, qu’il a connus lui aussi.

Et il n’a jamais obscurci l’amour de Dieu qui rayonnait à travers lui. En lui l’amour de Dieu dans sa totalité est devenu visible. Au cours de l’année qui commence nous pourrons méditer cela davantage. Dieu, qui est au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer, s’est communiqué pleinement à travers une vie humaine, la vie de Jésus.

C’est à travers une vie toute simple que Jésus rayonnait l’amour de Dieu. Il n’était pas un surhomme au-dessus de nous, il était au contraire beaucoup plus humain que nous.

En regardant ainsi vers lui, nous pouvons comprendre que Dieu nous donne de faire confiance à notre humanité. La confiance en Dieu ne fait qu’un avec la confiance en l’être humain. La foi en Dieu conduit à devenir plus humain, à refuser tout ce qui déshumanise et nous-mêmes et les autres.

Avec le Christ, tous nous sommes enfants de Dieu. Renouveler jour après jour cette confiance en Dieu nous donne une force intérieure et même une ténacité. Elles peuvent orienter toute notre existence, être sous-jacentes aux décisions petites ou grandes.

Alors, même avec une liberté réduite, même au milieu de difficultés matérielles, même avec peu de certitude pour l’avenir, nous pouvons trouver le goût et le courage de prendre en main notre futur.

Tous nous voudrions écouter, comme adressée à chacun et à chacune d’entre nous, la parole que l’apôtre Paul a un jour écrite à un jeune, responsable d’une communauté chrétienne, qui s’appelait Timothée : « Ravive le don que Dieu a déposé en toi. Ce n’est pas un esprit de crainte que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de maîtrise de soi. »

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