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Homélie du Pape François durant la messe célébrée ce jeudi 17 octobre en la chapelle de la Maison Sainte Marthe.

« Malheureux êtes-vous, docteurs de la Loi, parce que vous avez enlevé la clé de la connaissance ; vous-mêmes n'êtes pas entrés, et ceux qui essayaient d'entrer, vous les en avez empêchés. 

Quand nous sortons dans la rue et que nous nous trouvons devant une église fermée, on nous donne des explications qui ne sont que des prétextes, mais la réalité reste que l’église est fermée, et que les gens qui passent devant ne peuvent entrer. Pire encore, le Seigneur qui est à l’intérieur ne peut sortir !

Aujourd’hui, Jésus nous parle de cette image de la fermeture, l’image de ces chrétiens qui ont en main la clé mais l’emportent, et n’ouvrent pas la porte. Pire encore, ils restent devant la porte et ne laissent entrer personne et, de la sorte, eux-mêmes n’entrent pas.  Le manque de témoignage chrétien arrive à ce résultat et quand ce chrétien est un prêtre, un évêque ou un Pape, c’est bien pire : Il faut s'interroger sur l’attitude du chrétien avec la clé en poche et la porte fermée.

La foi passe, pour ainsi dire, par un alambic et devient idéologie. Et dans les idéologies, Jésus n’a pas sa place : on ne trouve pas sa tendresse, son amour, sa douceur. Les idéologies sont toutes rigides, toujours. Et quand un chrétien devient le disciple de l’idéologie, il a perdu la foi : il n’est plus disciple de Jésus.  C’est ce que Jésus dit aux docteurs de la Loi : ‘vous avez emporté la clé de la connaissance’. La connaissance de Jésus est transformée en une connaissance idéologique et moraliste, parce que ces docteurs de la Loi fermaient la porte avec précision.
La foi devient idéologie et l’idéologie fait peur, éloigne les gens, éloigne l’Eglise des gens ; c’est une maladie grave que celle des chrétiens pris par l’idéologie. Mais ce n’est pas nouveau, car déjà l’apôtre Jean, dans sa première Epître en parle. Les chrétiens qui perdent la foi et préfèrent les idéologies deviennent rigides, moralistes, mais sans bonté, qu'ils soient simples fidèles, ou prêtres, évêques, même pape.

S’il n’y a pas la prière, tu fermes toujours la porte ; la clé qui ouvre la porte à la foi, c’est la prière. Si un chrétien ne prie pas, son témoignage est rempli de superbe ; celui qui ne prie pas est un orgueilleux, il manque d’humilité, et ne cherche que son édification personnelle. En revanche, un chrétien qui prie, ne s’éloigne pas de la foi, il parle avec Jésus. Je parle de prier, pas de dire des prières, parce que ces docteurs de la Loi récitaient beaucoup de prières, mais pour se faire voir.  Et quand on réprimande une personne qui est tombée dans ce travers, nous avons la même réaction que les docteurs de la Loi, dans l’Evangile :  Jésus était à peine parti que les scribes et les pharisiens commencèrent à mal parler de lui.

Demandons à Dieu la grâce de ne jamais cesser de prier, de ne pas perdre la foi, de rester humbles, sans nous fermer, et sans fermer le chemin au Seigneur. »

 

François

 

 

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