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Léon XIII a voulu intervenir avec des mots clairs et courageux sur la condition des ouvriers, et il manifesta sa sollicitude pour les pauvres (Cf. Quamquam pluries, 1889). Une preuve concrète de cet amour est justement l’encyclique suivante, Rerum Novarum, qui selon Jean Paul II est un "Document immortel", "une date de grande importance dans la présente période de l’histoire de l’Eglise et aussi dans mon pontificat. […] ; on peut dire que le destin historique de Rerum Novarum a été rythmé par d’autres documents qui attiraient l’attention sur elle et en même temps l’actualisaient." (Jean Paul II, Centesimus annus 1).

Joseph, de souche royale, travaillait de ses mains

Or, le point de référence est le mystère de l’incarnation qui met en relief la dignité du travail à travers celui qui l’exerce, dans le cas de saint Joseph, lui-même sur l’exemple du Fils. Léon XIII écrivait :

« Joseph, de souche royale, uni en mariage avec la sublime et la plus sainte des femmes, et père putatif du Fils de Dieu, passe cependant sa vie dans le travail, et par son ouvrage et son art, il procure le nécessaire à la subsistance des siens. […] Le travail de l’ouvrier, loin d’être déshonorant, peut au contraire, quand la vertu y est associée, être hautement ennobli. »

(Léon XIII, "Quamquam pluries" 1889)

« Jésus, lui le Fils de Dieu et Dieu lui-même, a voulu être vu et considéré comme fils de l’artisan, mieux, il ne refusa pas de passer une grande partie de sa vie dans le travail manuel. "Celui-ci n’est-il pas le charpentier, le fils de Marie ?" (Mc 6, 3). »

(Léon XIII, Rerum Novarum, 1891)

L'Encyclique Centesimus Annus, en la date de... saint Joseph Travailleur

Parmi les multiples célébrations du centenaire de "Centesimus Annus" (1991), dans le monde entier, il ne serait pas facile de trouver le souvenir de la figure et de la mission de saint Joseph. Celui-ci n’est cependant pas étranger ni à la pensée de Léon XIII ni à celle de Jean Paul II, qui a voulu dater son Encyclique sur le travail non pas du 15 mai comme "Rerum Novarum", mais du 1er mai, mémoire de saint Joseph travailleur. Et on comprend pourquoi. 

T. Stramare,

San Giuseppe nel mistero di Dio, Piemme 1992, p. 202-206,

synthèse par F. Breynaert 

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