Georges Vandenbeusch

PORTRAIT - Georges Vandenbeusch a été enlevé dans la nuit de mercredi à jeudi dans dans une zone à risque du nord du Cameroun. Un prêtre français qui, avant de s'envoler pour l'Afrique en 2011, avait passé "neuf ans de bonheur" à la paroisse de Sceaux.

Sept mois après la libération de la famille Moulin-Fournier, un nouveau Français est victime d'un rapt au Cameroun. Le groupe islamiste nigérian Boko Haram est soupçonné d'avoir enlevé ce jeudi Georges Vandenbeusch, un prêtre français installé dans la région depuis deux ans. Metronews dresse le portrait de cet homme de 42 ans, curé pendant neuf ans de la paroisse St-Jean-Baptiste de Sceaux dans les Hauts-de-Seine (92).

"C’est un métier magnifique, prêtre, pourquoi ne parle-t-on que de ses difficultés ? On va dans les familles, on voit naître, grandir, on accompagne jusqu’à la mort, on est dans la vie des gens, même si le registre de parole avec le curé n’est pas le même qu’avec parents et amis", assurait en 2011 Georges Vandenbeusch au Monde. Quelques semaines avant son départ, le quotidien avait rencontré un homme de foi qui faisait le bilan de ses "neuf années de bonheur" à Sceaux.

"Ça ne rapporte plus rien de se montrer à l’église"

Une ville qui ne connaît pas la crise du catholicisme, si l'on en croit le récit du curé : "Les catholiques, à Sceaux, sont une minorité assez importante. A la messe de Noël, ou plutôt aux quatre messes de Noël, on retire presque tous les bancs, les gens sont debout." Catéchisme, vie associative, rénovation de l'église qui "fête ses 800 ans"... Georges Vandenbeusch ne tarit pas d'éloge sur ses années dans les Hauts-de-Seine. Sans pour autant oublier de porter un regard lucide sur sa religion : "on ne vient plus par convention, ça ne rapporte plus rien de se montrer à l’église, c’est même stigmatisant dans certains milieux."

Quelques semaines plus tard, le prêtre s'envolait pour l'extrême-nord du Cameroun. Au sein de la paroisse de Nguetchewe, près de Koza, le père Georges Vandenbeusch vivait sa foi. Malgré la menace islamiste. "Il avait choisi de courir ce risque parce qu'il considérait qu'il avait été très gâté ici à Sceaux, dans une paroisse où les offices sont pleins. Il pensait, avec ce cadeau que Sceaux lui avait fait, aller porter cette foi et cet idéal dans des régions plus compliquées", a déclaré ce jeudi Chantal Brault, première adjointe au maire.

Dans sa dernière lettre, publiée en septembre sur le site de son ancienne paroisse, le père Georges faisait état des combats et bombardements contre la secte islamiste Boko Haram dont le fracas parvenait jusqu'à son domicile. "Mais rassurez-vous, la sécurité ici est bonne car le Cameroun sert de refuge aux islamistes pourchassés (...) cette base arrière leur est précieuse !", écrivait-il alors.

THOMAS GUIEN

 

 

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