Retour sur la « démarche » de Diaconia 2013 après le rassemblement de 12.000 personnes à Lourdes à l’Ascension 2013
09 sept. 2013
Madeleine Delbrêl écrivait "Si tu vas au bout du monde, tu trouves la trace de Dieu, mais si tu vas au fond de toi, tu trouves Dieu lui-même. "
Souvent notre pauvreté, notre peur de nous-mêmes, notre manque de confiance, notre difficulté à nous aimer tel que nous sommes font obstacle à la rencontre des autres. Nous nous protégeons, nous restons à la surface des choses et des gens car nous pressentons qu'aller plus loin, « briser la glace », nous emmènerait en terre inconnue et nous ferait prendre des risques. A la rencontre de Diaconia, nous avons franchi ce seuil. Nous avons ouvert ce voile qui nous séparait d'une partie de nous-mêmes et de notre humanité, nous avons cultivé la fraternité avec des frères et des sœurs que nous ne voyons guère dans nos assemblées, nous les avons accueillis et regardés « autrement », ils ont pris la parole !
Des « pauvres » nous ont révélé une vraie richesse ! En reconnaissant et en assumant leurs échecs, en partageant leurs souffrances et leurs espoirs, ils nous ont montré ce chemin qui conduit chacun à « assumer sa misère et apprivoiser sa pauvreté », le chemin de la fraternité !
Rejoindre nos « périphéries »
« Désormais il n'y a plus ni riche ni pauvre, ni esclave ni homme libre, ni juif ni Grec... Dieu est tout en tous » (Epitre de Paul aux Galates 3, 28)
Ce plus d'humanité est un chemin de foi, celui qu'a emprunté Jésus lui-même en Judée, en Samarie, en Galilée où il a rencontré des malades, des « cabossés de la vie », des pauvres, et des pêcheurs gagne-petit. Il les a « regardés », il les a aimés ! Chaque rencontre a déchiré le voile des « apparences », de la carapace, de l'enfer dans lequel ils se trouvaient. Jésus est descendu jusqu'à la plus intime de notre humanité pour révéler que le Dieu de la Vie, le Dieu d'Amour est présent réellement en chacun de nous. Nous n'avons pas à aller bien loin pour ces rencontres et cette découverte. Dans nos familles, nos écoles, notre village, notre quartier, combien d'hommes, de femmes et d'enfants souffrent de solitude et de regards de rejet et d'exclusion ?
Denis CHAUTARD
Prêtre de la Mission de France, Délégué Diocésain à la Solidarité
Article paru dans « La Lette d’Information de la Communauté Mission de France »
N° 358 de Septembre 2013 page 2