Ce qu’apportent vraiment les travailleurs étrangers à la France

Préférence nationale, binationalité ou abrogation de la loi immigration… La campagne électorale a remis sur le devant de la scène des termes qui pourraient s’inviter dans certains secteurs d’activité. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Un panorama dans plusieurs filières met en relief des réalités bien ancrées.

Dans cette campagne express, pas toujours simple de trouver les détails de chaque pan de programme. En termes d’immigration et de travailleurs étrangers, l’alliance de la gauche promet d’« abroger les lois asile et immigration » votée sous Emmanuel Macron, de  régulariser les travailleurs, étudiants  et  instituer la carte de séjour de dix ans comme titre de séjour de référence . Pour le RN, il veut présenter à l’Assemblée nationale d’ici à la fin de l’été une  loi d’urgence  sur l’immigration, incluant la suppression du droit du sol. Et exclure de certains postes stratégiques sensibles les citoyens français binationaux.

Pour Ensemble, la loi sur l’immigration prévoit de donner aux préfets un pouvoir discrétionnaire de régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers dits en tension.

Aujourd’hui, parmi les 26,5 millions de personnes en emploi en France, 3 millions sont des immigrés (voir lexique), selon les derniers chiffres de 2019 publiés par l’Insee. Soit une proportion de 11 %. La répartition des postes occupés est globalement semblable à celle de l’ensemble de la population, cependant les immigrés occupent plus fréquemment des postes d’ouvriers (27 % contre 19 %) et moins souvent ceux de professions intermédiaires (15 % contre 25 %).

Il y a forcément les métiers en tension dans les services à la personne, dans la restauration, ou l’industrie. Une soixantaine de métiers sont concernés, selon le ministère du travail en novembre 2023. Et ceux dont les besoins sont plus ponctuels dans l’agriculture. Les emplois qualifiés sont aussi concernés : Les médecins manquent à l’hôpital (Lire ci-dessous) comme les doctorants dans les grandes écoles d’ingénieurs par exemple. Ou, moins connu, les prêtres dans le clergé. Tour d’horizons.

2 500 prêtres étrangers

25 % des professionnels de la politique et du clergé sont des personnes immigrées selon l’Insee. Un chiffre élevé qui s’expliquerait en partie par le nombre important des prêtres étrangers, entre 2500 et 3000 selon la Conférence des évêques de France dans un nombre global peu élevé. Alors que la France comptait 29 000 prêtres en 1995, ils n’étaient plus que 11 644 en 2022.

La restauration n’est pas délocalisable

Dans la restauration, la tension est toujours critique. Pour Catherine Quérard, la présidente nationale du Groupement des hôtelleries et restauration de France la situation est claire (…)

MATHIEU PATTIER / OUEST FRANCE
Ouest-France

Élisabeth MONTAUFRAY-BUREAU avec Mathilde GOLLA, Brice DUPONT, Marylise COURAUD et Agnès CLERMONT.

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