Psaume 102 

Psaume 102 "Bénis le Seigneur oh mon âme"

Bénir l’existence, telle qu’elle est. L’aimer comme elle se donne. Reconnaître le bienfait reçu et se réjouir du bien que les autres reçoivent, et non l’envier. Secret des bénédictions, nuit et jour. Car la bénédiction n’est pas naïveté, qui regarderait le monde et la vie avec des lunettes ensoleillées. Elle sait ce qui ronge l’homme. Ce qui le meurtrit. Mais elle a touché le salut, elle est un acte de croire. Bénir, c’est croire.

Croire que malgré la destinée du monde, notre Dieu est tendresse et pitié, qui met loin de nous nos fautes, qui ne profite de nos vulnérabilités, un Dieu qui fait justice et porte les humbles. Croire. Comme supplier, l’autre face de bénir, demande aussi de croire que quelqu’un entend. Je ne sais comment. Mais je le crois de tout mon être, de toute ma vie. Bénir est ce geste de gratitude sans lequel l’humain n’est pas lui-même.

Si tout est un dû, une évidence, ou une indifférence, alors quelque chose de notre humanité s’est éloignée en nous.

Gratitude devant la beauté de toute naissance, car elle est une victoire sur la mort et une promesse. Reconnaissance devant le visage ridé qui relate mieux qu’un livre l’histoire d’une vie, ou devant l’amitié, la beauté d’un paysage, d’une voix. Gratitude car sans don la vie humaine n’est plus. Le Dieu du psalmiste est celui du don : qui ne retient pas son offense, dont les entrailles restent accueillantes, qui délaisse sa colère et offre sa fidélité aux cœurs égarés.

Le priant qui bénit a traversé l’épreuve. Elle se love au creux de sa bénédiction. Alors ressemble-t-elle à un instant d’éternité. Comme un mot de passe qui nous est transmis ce matin encore.

Sœur Véronique Margron

 

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