L'entrée du monastère de la Grande Chartreuse

L'entrée du monastère de la Grande Chartreuse

Des amis me disaient l’autre soir combien la musique classique les a aidés à traverser ce long « désert » du confinement. Et leur a peut-être aussi permis de trouver le sentier de la prière. J’ai songé à ce que me confiait le violoniste Renaud CAPUÇON il y a quelques années. Extraits :

 

« La musique est une langue universelle. Elle rejoint nos émotions les plus profondes. Elle est consolation lorsque nous sommes dans la douleur et la désespérance ; elle est louange, lorsque nous sommes dans la joie. La musique parle à l’enfant qui vient de naître comme au malade en fin de vie, elle entre à l’hôpital, en prison, dans les monastères, elle traverse tous les milieux sociaux, toutes les cultures, toutes les langues. Elle rejoint l’homme au plus profond de son mystère. » (…)

 

« La musique est la langue spirituelle par excellence. Mieux sans doute que des mots – peut-être à l’exception de la poésie – elle dit l’indicible, elle atteint en nous le mystère. (…) Je vis la musique un peu comme une mission, discrète et codée. Jouer du Bach ou du Brahms, c’est ma manière de vivre ma foi. Ma façon de la « dire » aux autres, sans l’imposer, sans chercher à convertir qui que ce soit ! Je n’ai pas la prétention de penser que je révèle d’une quelconque manière l’existence de Dieu par ma manière de jouer. Mais je crois fermement que Dieu se sert de la musique – et de ses interprètes ! – pour parler au cœur des hommes et des femmes qui l’écoutent… La musique est spiritualité. (…) C’est sans doute très prétentieux, mais la musique me donne comme une sorte de lien direct avec Dieu. Elle est un peu ma liturgie. Pour être tout à fait franc, j’ai beaucoup de mal à mettre une frontière entre prière et musique… »

 

À la fin de notre rencontre, alors que je demandais au musicien savoyard originaire de Chambéry de me dire une « folie » dont il serait capable, la réponse – inattendue et belle – ne s’est pas fait attendre :

 

« Venir, en voisin, jouer Bach au cœur du monastère de la Grande Chartreuse ! »

 © Entretien avec Bertrand Révillion/ Prier Novembre 2012

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