Yom Kippour (le Grand Pardon) : Mercredi 5 octobre 2022
02 oct. 2022Yom Kippour est le jour le plus saint de l’année juive – le jour où nous sommes le plus proches de Dieu et de la quintessence de nos âmes. C’est le Jour d’Expiation: “Car en ce jour, Il fera expiation pour vous purifier de toutes vos fautes, afin que vous soyez purifiés devant Dieu.” (Lévitique 16,30).
Après avoir célébré Rosh Ha-Shana dans la synagogue parée de blanc (symbole de l’innocence à retrouver) : la royauté de Dieu, ses “visites” à son peuple dans la cessation du déluge et la fin de l’esclavage en Egypte, chacun est invité à faire “Teshouva” : faire repentance, afin d’être pardonné le jour du Grand Pardon : Yom Kippour.
Dix jours séparent Kippour de Rosh Ha-Shana, dix jours “redoutables” de prière, d’aumône, de réconciliation. A Kippour les fautes commises envers Dieu sont pardonnées. Celles commises envers le prochain le sont à travers un geste concret de réconciliation. Ces dix jours “redoutables” proposent à l’homme une vraie démarche de conversion. Ce sont aussi des jours “favorables”, proposés pour demander et obtenir le pardon du Seigneur.
Même les Juifs peu ou pas observants respectent ce jour, en chômant et souvent en jeûnant (jeûne absolu de nourriture et boisson pendant 25 heures sauf pour les enfants). Beaucoup passent une grande partie de la journée à la synagogue où cinq offices se succèdent sans interruption : longue confession des péchés répétée inlassablement (huit fois en 24 heures…) faite à haute voix par toute l’assemblée. La communauté se reconnaît responsable à l’exemple de ses ancêtres au Sinaï des péchés commis en son sein. Prise de conscience d’une responsabilité individuelle et collective.
Après le repas à la tombée de la nuit, l’office de clôture se termine par les cris retentissants de la prière du Chéma : « Écoute O Israël : l’Éternel est notre Dieu, l’Éternel est un. » C’est alors que la joie éclate, dans le chant et la danse, suivie par une sonnerie unique du choffar et de la proclamation : « L’an prochain à Jérusalem ! » Et dans la paix et la joie, dans la certitude du pardon accordé, on commence à construire la soukka (tente), symbole de la dépendance de l’homme vis à vis de Dieu, qui sera utilisée 5 jours plus tard pour la joyeuse fête de Soukkot !
Aude de La Motte