Evangile de vendredi 18 février 2016

« Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte. Celui qui demande reçoit ; celui qui cherche trouve ; et pour celui qui frappe, la porte s’ouvrira. Lequel d’entre vous donnerait une pierre à son fils qui lui demande du pain ? ou un serpent, quand il lui demande un poisson ? Si donc, vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ! Donc, tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi, voilà ce que dit toute l’Écriture : la Loi et les Prophètes ». (Matthieu 7, 7-12)

J’ai pu vérifier par toute ma vie l’authenticité de ces paroles du Christ.

Quand j’étais petite fille, on m’a fait pénétrer par une porte grande ouverte, derrière laquelle tout était lumineux, et je n’ai eu aucun mal à trouver ce qui était recelé derrière cette porte. J’étais chez moi dans cette maison et j’en comprenais tout le langage, tous les codes.

Et puis brutalement, la porte s’est refermée, à mes 18 ans, comme si on me la claquait au nez. Mur infranchissable. Il se jouait derrière cette porte des événements dans lesquels je n’avais plus ma place. Je n’avais pas seulement perdu une maison, j’avais perdu un langage et surtout une raison d’être.

Longtemps, je n’ai même plus voulu y frapper. Je n’ai plus rien demandé. Il me semblait que si je demandais un poisson, on me donnerait un serpent. Me parvenaient aussi d’au-delà de cette porte des injonctions, des jugements qui ne correspondaient pas à ce que j’avais gardé en moi de la douce intimité de mon enfance avec le Maître.

Et puis j’ai eu des enfants, et j’ai voulu leur donner de bonnes choses. Rien que le meilleur. Et je me suis remise à m’interroger sur cette porte. Ne fallait-il pas que, pour eux, j’y frappe à nouveau, pour qu’on leur donne ce qu’on m’avait donné de bon, à moi, petite fille ?

J’ai frappé à cette porte, timidement au début, je me suis risquée à demander. Oh, je n’ai rien demandé de matériel, non. J’avais ce qu’il fallait pour que nous vivions décemment. J’ai fait une demande incongrue. J’ai demandé ce qui n’avait plus eu de sens pour moi pendant 15 ans. J’ai demandé la foi. Discrètement. Patiemment.

Et un jour la porte s’est ouverte toute grande, et non seulement on me donnait la foi, mais on me donnait aussi un sens à ma vie et le secours dans toutes les épreuves qui sont arrivées par la suite.

Alors ma prière a évolué.

Elle est devenue : « Augmente en moi la foi. »

Et puis un jour : « Dis-moi ce que Tu veux que je fasse pour Toi, et je le ferai. »

Telle est ma prière quotidienne depuis.

Véronique Belen

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