Evangile de Mardi 10 avril 2018

Evangile de Jean 3,1-15

« En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « Il vous faut naître d’en haut. Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. » Nicodème reprit : « Comment cela peut-il se faire ? » Jésus lui répondit : « Tu es un maître qui enseigne Israël et tu ne connais pas ces choses-là ? Amen, amen, je te le dis : nous parlons de ce que nous savons, nous témoignons de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage. Si vous ne croyez pas lorsque je vous parle des choses de la terre, comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses du ciel ? Car nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme. De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. »

 

Homélie

Avec Nicodème nous sommes devant un itinéraire qui va de la nuit à la lumière. Pour nous cet itinéraire est plein d’espérance car plus loin (en 7/50 et 19/39) nous le verrons s’engager pour le Christ. Mais ici au chapitre 3, cela commence mal ! Nous sommes dans la nuit. Pourquoi venir de nuit ? La réponse est au v.19 : c’est préférer la nuit à la lumière. La première faute de Nicodème est de croire qu’il sait, il dit « nous savons ». Prétention à connaître qui est Jésus au lieu de laisser l’autre se dire lui-même. Il lui fait un compliment qui l’enferme dans ce qu’il veut qu’il soit : un rabbi comme lui. Une manière de l’annexer à son monde. La réponse de Jésus est étonnante : Il le renvoie à lui-même, Il lui parle d’une naissance d’en haut, de quelque chose qui est important pour lui, et qui concerne tout le monde. Mais naître, pour cet homme, chef des pharisiens, c’est régresser : lui le maître redevenir enfant ? Cela implique un renversement de sa position de chef. Du coup, Il n’entend pas la parole de Jésus et la transforme : c’est sa 2ème faute. Au lieu de reprendre l’expression exacte de Jésus, il dit autre chose : naître une 2ème fois du sein de sa mère, ce qui évidemment est impossible. Mais ce n’est pas ce que Jésus a dit ! Transformer une parole c’est une manière de se dérober. Sa mauvaise écoute est une manière de refuser l’invitation à renaître. Mais que veut dire «  naître d’en haut » ? C’est se recevoir d’une origine autre que soi, consentir à venir de Dieu. Un consentement qui ouvre à une existence selon l’Esprit et dote d’une liberté identique à celle du vent. Naître du Père c’est entrer dans une fraternité, une sororité, où tout homme, toute femme est fils et fille du Père, frère et sœur de Jésus.

Nouvelle naissance qui est résurrection dans l’aujourd’hui de notre vie.

 

Sœur Michèle JEUNET

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