Soeur Marie Véronique SCHÜRR (1927 – 2021) des Bénédictines du Sacré Coeur de Montmartre et du Prieuré de Béthanie à  Blaru (Yvelines) s'est endormie dans le Seigneur le lundi 1 er mars 2021 à 23h30. Elle était entourée de sa famille et de ses sœurs Bénédictines qui l’ont accompagnée jusqu’au bout ! Elle était dans sa quatre-vingt-quatorzième année d’âge et dans la cinquante-sixième année de sa vie religieuse. Ses funérailles ont été célébrées vendredi 5 mars à 14h30 à la chapelle du prieuré. Elle nous a tous profondément marqués par son sourire, la paix et la force qui l’habitaient malgré une extrême dépendance et une très grande faiblesse.

Soeur Marie Véronique SCHÜRR (1927 – 2021) des Bénédictines du Sacré Coeur de Montmartre et du Prieuré de Béthanie à Blaru (Yvelines) s'est endormie dans le Seigneur le lundi 1 er mars 2021 à 23h30. Elle était entourée de sa famille et de ses sœurs Bénédictines qui l’ont accompagnée jusqu’au bout ! Elle était dans sa quatre-vingt-quatorzième année d’âge et dans la cinquante-sixième année de sa vie religieuse. Ses funérailles ont été célébrées vendredi 5 mars à 14h30 à la chapelle du prieuré. Elle nous a tous profondément marqués par son sourire, la paix et la force qui l’habitaient malgré une extrême dépendance et une très grande faiblesse.

« Le Seigneur nous aime tous d’un amour impérissable.
Aimons-nous les uns les autres »

Homélie de la messe des funérailles de Sœur Marie-Véronique Schürr
(Eph 1,3-10 ; Ps 26 ; Jn 15,14-17)

« Nous célébrons les obsèques de soeur Marie Véronique. Et je commence par cet évangile que soeur Marie Véronique a choisi. Je pense qu'il est une manière d'exprimer les paroles qu'elle a entendues dans sa vie, dites par Jésus : « je vous appelle mes amis car tout ce que j'ai entendu de mon Père, je vous l'ai fait connaître...c'est moi qui vous ai choisis ». C'est extraordinaire que soeur Marie Véronique ait voulu proposer cette parole pour le jour où nous remercions pour sa vie. C'est évident qu'elle a un coeur qui ressemble à celui de Jésus parce que les deux ont choisi cela comme testament de leur vie : Jésus avant sa Passion et soeur Marie Véronique pour aujourd'hui.
Et il est évident que cette Parole est le résumé de notre but dans la vie : reconnaître partout l'amour de Dieu qui nous choisit. C'est la chose que nous permet d'affronter tout d'une manière différente, de vivre vraiment, jusqu'au bout. Je pense que cette conscience de se savoir aimée a également aidé soeur Marie Véronique à vivre la fin de sa vie d'une manière que j'ai beaucoup aimé. Quelquefois, j'imaginais soeur Marie Véronique quand elle était jeune, de la manière avec laquelle vous me l'avez décrite : si active, si intelligente, en sachant parler plusieurs langues, si désireuse de vivre. Et je la voyais à la fin de sa vie : si dépendante et si faible... mais si tranquille, que toujours je me suis demandé d'où sort cette manière de vivre. J'ai une image pour répondre cela. C'est un peu banal, mais cette image m'a répondu. C'était pendant notre confinement ensemble : un jour, dans l'un des barbecues que nous avons faits, au dessert, elle mangeait la glace en en profitant plus que personne. C'est très banal, mais c'était l'occasion de penser : c'est une vraie enfant. J'ai pensé : elle, à la fin de sa vie, avec toutes les impuissances qu'elle vit, goûte plus que moi les choses. J'ai pensé : peut-être, elle doit vivre d'une autre certitude que sa force. L'Evangile qu'elle a choisi peut nous donner une piste : de se savoir aimée et choisie par Dieu.
Nous sommes en train de célébrer les obsèques de soeur Marie Véronique. Et la chose qui me vient à l'esprit, c'est le mot « célébrer ». Oui, c'est un beau mot : nous célébrons. Nous célébrons des funérailles grâce à ce que Jésus nous a offert : le chemin pour que la mort ne soit pas le dernier mot de notre vie. Nous célébrons, justement, car Jésus est mort afin que soeur Marie Véronique soit dans le repos qu'elle a tant désiré. La mort d'un chrétien peut nous offrir le critère de la vie : soit pour la mort, soit pour la vie, le mieux, le plus correspondant, le plus intelligent, le but pour lequel nous sommes créés c'est le Christ. Et le signe est justement des funérailles comme celles-ci : souvent nous pouvons écouter que le christianisme endort les personnes, qu'il assoupit les personnes. Le penseur Marx disait : « la religion est l'opium du peuple ». Je pense que celui qui dit cela n'a pas vécu une vraie funérailles chrétienne : où la mort est affrontée avec toute l'espérance, où des funérailles sont préparées avec toute la délicatesse, en goutant les chants, les oraisons, tout ce qui s’y passe. Ce n'est pas pour être endormi, mais pour être vraiment réveillé. Il est impressionnant de vivre des funérailles comme cela, il est impressionnant de vivre la vie comme cela, en sachant que, comme saint Paul et soeur Marie Véronique a voulu aussi dire aujourd'hui par lui, « dans le Christ, tout est récapitulé ». Soeur Marie Véronique a voulu suivre cela et nous demandons aujourd'hui qu'elle soit dans l'accomplissement de sa vie. Et il me semble qu'elle a voulu nous indiquer un héritage par l'Evangile : « de nous aimer les uns les autres », car le Seigneur nous aime tous d'un amour impérissable. »

Jésus IGLESIAS
Jeune prêtre du Diocèse de Madrid (Espagne)
Etudiant à Paris

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