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Loin de nous la volonté de cliver la société ou de stigmatiser une partie de la population, d'autant que certains citoyens ont des raisons médicales qui les empêchent de se faire vacciner. Mais les arguments que nous adressent les plus récalcitrants ou antivax dans leurs courriers ne justifient pas leur refus. Il nous revient régulièrement l'affirmation suivante : "Une personne vaccinée reste contagieuse, le refus du vaccin n'a donc aucune incidence sur la santé des autres." C'est faux, car une personne vaccinée et contaminée propagera une charge virale nettement inférieure à une personne non-vaccinée. Et cette dernière a surtout plus de chances d'être hospitalisée. "Le vaccin ne fonctionne pas vu que 50 % des patients en soins intensifs sont vaccinés." La proportion réelle est moindre et concerne surtout des personnes âgées et immunodéprimées. L'argument est donc réducteur au point d'être faux, lui aussi. Il n'a jamais été dit que le vaccin protégeait tout le monde, mais l'efficacité du vaccin n'en est pas moins incontestable. Même s'il ne protège pas complètement, il sauve des vies et évite principalement le Covid sévère et le Covid long. Par conséquent, le vaccin réduit fortement la pression sur les soins de santé (du médecin généraliste au pneumologue, en passant par les laboratoires et les unités de soins intensifs). Les personnes qui estiment ne pas avoir un profil "à risque" ignorent parfois la réelle efficacité de leur immunité naturelle. Le Covid ne s'attaque pas uniquement aux personnes âgées ou obèses. Prendre de la vitamine D, de l'Oméga 3, du magnésium, du sélénium, du zinc et autres, cela aide grandement, mais cela ne protège pas complètement. Et malgré ce qui circule sur les réseaux sociaux, aucun traitement efficace n'existe à ce jour.
Chacun, en fonction de ses facteurs de risque, est susceptible de finir à l’hôpital et d’y occuper un lit qui pourrait servir à des enfants ou adultes malades, mais aussi à d’autres épidémies, dont celle de la grippe. Un lit occupé ne le sera pas par quelqu’un d’autre et demandera l’attention des soignants. Ceux-ci, bientôt obligés de se faire vacciner, sont justement épuisés par cette pandémie. Un burn-out professionnel s’étend parmi les soignants et affecte déjà l’organisation des soins.
C’est justement pour protéger notre système de soins de santé que les confinements successifs et les mesures contraignantes ont été imposés aux citoyens. Tant que la vaccination ne sera pas généralisée chez les adultes, la menace perdurera et les mesures sanitaires resteront d’application. Des mesures qui, faut-il le rappeler, ont un impact dramatique sur la jeunesse, l’enseignement, le bien-être mental, les loisirs et – évidemment – sur de nombreux secteurs socio-économiques. Le vaccin ne fera pas de miracle mais, associé au testing et aux gestes barrières, il est le meilleur moyen pour tourner la page de cette crise.
Ne pas se faire vacciner, c’est aussi prendre le risque d’augmenter la circulation du virus et donc de favoriser la mutation de celui-ci. Les variants pouvant être de plus en plus contagieux et dangereux, il n’est pas exclu qu’un futur variant s’en prenne aux plus jeunes ou même qu’il échappe aux vaccins existants. À ce moment-là, il sera trop tard. Et personne ne pourra affirmer que scientifiques et médecins ne nous avaient pas prévenus.
Si un troisième confinement est exclu à ce stade malgré le retour de l’hiver, c’est grâce à un taux de vaccination très élevé, mais encore insuffisant par endroits à cause de la contagiosité du variant Delta.
Dans une telle crise, chacun doit prendre conscience qu’il peut participer à l’effort commun, tout comme il peut inconsciemment et de bonne foi nuire à celui-ci.

Dorian de Meeûs
Rédacteur en chef - La Libre Belgique

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