Ce qu'on ne voit pas (grâce à Dieu) dans le ciel ukrainien : un avion de l'armée de l'air Grecque

Ce qu'on ne voit pas (grâce à Dieu) dans le ciel ukrainien : un avion de l'armée de l'air Grecque

Ukrainienne et russe, ces deux branches séparées de l'orthodoxie slave évitent jusqu'à présent d'appeler aux armes au nom de la religion. C'est heureux pour le sens même du christianisme...

Mon éditorial du lundi 7 mars 7h55 à RCF:
<<  Les événements d’Ukraine nous appellent à secourir les réfugiés. Ces événements nous appellent aussi à réfléchir sur les aspects spirituels du drame. Constatons que, dans cette guerre, les deux Eglises orthodoxes – la russe et l’ukrainienne, la seconde imitant en cela la première – gardent une certaine réserve : pas d’appel aux armes au nom de la religion ! Car ce qui est assiégé par l’artillerie russe, c’est une des villes saintes du monde slave, la ville de Kiev, christianisée au dixième siècle par son roi saint Vladimir : ville dessinée au onzième siècle autour de trois monastères, d’une cathédrale (Sainte-Sophie “la merveille du Nord”), et de 400 églises... Et qui menace cette antique cité chrétienne ? L’armée de Vladimir Poutine, chef d’Etat converti en fanfare à la religion orthodoxe : il participe pieusement aux Saintes Liturgies mais déclare que la religion “fait partie des valeurs nationales russes”. 
Félicitons donc les chefs de l’Eglise russe de ne pas enrôler ici la religion au service de la politique. Car dans ces cas-là, le christianisme risque de se trouver compromis dans des situations contraires à l’Evangile (parfois même dans des impasses sanglantes). Et il risque encore plus sûrement de perdre son sens et son âme.
Le christianisme n’est plus lui-même quand il devient le confort spirituel d’une certaine politique, et quand son rôle est réduit par exemple à bénir un nationalisme. Et à le bénir quoi qu’il fasse, même si c’est contraire au Christ… C’est affadir le sel de l’Evangile, et ce serait d’autant plus consternant si cette annexion du religieux – menée par une politique qui se fait le porte-drapeau des traditions nationales – était acceptée par les prélats. Malgré sa proximité coutumière avec le Kremlin, l’Eglise russe sait, par sa longue et douloureuse expérience, que le christianisme perd toujours la partie quand il se laisse annexer. Si donc l’Eglise russe persiste à ne pas bénir le siège de Kiev par l’armée de Poutine, si l’Eglise ukrainienne persiste à imiter cette prudence de l’Eglise russe, disons-le : c’est presque un témoignage évangélique. >>
Patrice de Plunkett
Patrice de Plunkett est essayiste, chroniqueur radio, blogueur et conférencier.  En 1978, il a participé à la création du Figaro Magazine, dont il a été directeur de la rédaction et éditorialiste  jusqu'en 1997.  Il a redécouvert la foi chrétienne en 1985 aux sessions de Paray-le-Monial, et consacre aujourd'hui son activité journalistique à l'analyse chrétienne de l'actualité dans le sillage du pape François. Outre ses conférences et sa présence quotidienne sur internet (ce blog et Facebook), il est éditorialiste à RCF et tient des chroniques hebdomadaires à Radio Espérance (Auvergne Rhône-Alpes), Radio Présence (Toulouse Midi-Pyrénées) et Radio Fidélité Mayenne. Il est engagé dans l'aide aux chrétiens arabes au sein de l'ordre du Saint Sépulcre

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