Sondage : le rapport ambigu des Français aux religions

Les religions sont-elles encore porteuses d’espérance ?

« L’espérance n’est pas un objet facile à mesurer », concède Céline Bracq, directrice générale d’Odoxa. L’institut de sondage s’est tout de même plié à l’exercice, à l’occasion de la sortie de l’ouvrage Espérez ! Manifeste pour la renaissance du christianisme (Albin Michel, 216 pages, 15,90 euros), d’Anne Soupa et Christine Pedotti, les cofondatrices du mouvement féministe catholique le Comité de la jupe (voir encadré). L’enquête, « Religions, croyance et espérance : l’état des lieux », réalisée auprès d’un panel de 1 005 Français et publiée le 4 octobre, met en lumière un rapport ambigu des Français envers les religions.
De plus en plus de « sans religion »
Le sondage tente d’abord de dresser un état des lieux des croyances des Français et confirme une tendance documentée de longue date : le recul du christianisme.
La moitié des personnes interrogées (50 %) se disent chrétiennes (catholiques, orthodoxes ou protestants, le sondage ne faisant pas la distinction), un peu plus de 20 points de moins qu’en 1981 (71,5 %), selon une précédente enquête.
Chez les jeunes, ce recul semble s’accentuer : 30 % seulement des moins de 25 ans se disent chrétiens, contre 74 % des 65 ans et plus.
« Ce sont moins les autres religions qui ont progressé que le parti des “sans religion” qui a pris de l’importance ; 42 % se déclarent “sans religion”, soit 16 points de plus par rapport à 1981 », explique Céline Bracq. Les moins de 25 ans sont ainsi 60 % à s’afficher sans religion, contre 23 % chez les 65 ans et plus.
Selon Odoxa (qui admet une marge d’erreur de 2,5 %), 3 % des Français se définissent comme musulmans, 1 % comme juifs, et 3 % comme appartenant à une « autre religion ».
Des chiffres à prendre avec beaucoup de pincettes tant il est difficile de constituer un panel représentatif pour mesurer la foi, et qui peuvent apparaître sous-estimés au premier abord, concernant l’islam, par exemple, certaines autres estimations concurrentes s’élevant à 5 % ou 7 %, voire davantage. « Cela peut s’expliquer par le fait que nous demandons aux sondés quelle religion les définit vraiment, et non pas celle dont ils se sentent le plus proche », avance Céline Bracq.
Autre enseignement : revendiquer son appartenance à une religion n’implique pas croire en ses dogmes ni suivre ses pratiques. En effet, seuls 27 % des Français affirment croire en Dieu, les autres se divisant entre ceux qui n’y croient pas (31 %) et ceux qui n’en savent rien (41 %). Parmi cette catégorie d’indécis, se trouvent ceux qui aimeraient croire en Dieu (18 %) et ceux pour qui cela n’a pas vraiment d’importance (23 %). (…)

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