« Au-delà. Grandir après la perte » Le livre de Sophie Davant

L'un des plus beaux sourires de la télévision cache une blessure restée longtemps à vif : le décès de sa mère, d'un cancer généralisé, quand Sophie avait vingt ans. Aujourd'hui, Sophie Davant se penche sur cette douleur récurrente et sur les conséquences qu'elle a eues dans sa propre existence. Elle nous renvoie par là même à nos propres questions face à l'irrémédiable. Doit-on révéler au patient la gravité de son état, et comment le faire ? Pourquoi cette terreur silencieuse autour de celui ou celle qui va mourir et qui a besoin de paroles, de gestes, de tendresse ? Comment peut-on à la fois souffrir de la disparition d'un être cher et sentir en soi l'émergence d'une liberté intérieure qui vous incite à aller au-delà de vous-même ? Eclairée par sa propre expérience et par le Dr Christophe Fauré, psychiatre et spécialiste en soins palliatifs, Sophie Davant propose des alternatives à nos regrets, remords et autres culpabilisations.

J’ai lu cet été (un peu par hasard !) le livre de Sophie Davant : « Au-delà… Grandir après la perte » Editeur : Michel Lafon 2009. Je trouve ce témoignage magnifique et je vous le recommande vivement. En voici un extrait page 109 et 110 où Sophie exprime son expérience de l’accompagnement de sa tante au seuil de la mort :

« Mais parler devient utile, parfois même indispensable, si cette prise de parole peut dénouer…ce qui reste en suspens. Tous ces non-dits, ces silences, ces conflits larvés qui ont peu à peu appauvri la relation. Là, le dialogue est libérateur et peut apporter un immense soulagement : on peut dire son amour ou son affection, exprimer sa gratitude, remercier, demander pardon, se réconcilier, transmettre une expérience, une vision de l'existence comme une sorte d'enseignement ou d'héritage spirituel.

On peut aussi révéler des secrets, dénouer des nœuds familiaux. On peut également avoir besoin de parler avec ses proches pour se rassurer sur cette existence qu'on est en train de quitter.

« Ai-je bien vécu ? Ai-je mené une vie qui en valait la peine ? Ai-je suffisamment aimé ? » Certes, il est plus facile de parler sereinement avec autrui de sa vie qui s'achève quand on a la certitude d'une existence accomplie, quand on a le sentiment, serein, d'être parvenu au bout du chemin.

Comme sœur Emmanuelle par exemple, qui semblait attendre la mort avec impatience, pour rejoindre enfin son Fiancé, après une centaine d'années bien remplies ! Mais tout le monde n'a pas la chance d'avoir tutoyé la sainteté. Et peu importe, l'essentiel est de se libérer de ses doutes auprès d'un ou de plusieurs proches, et ainsi de se rassurer : on ne s'est pas si mal débrouillé, au fond. Il s'agit surtout de se réconcilier avec ceux qu'on a rejetés, ou qui vous ont rejeté. À l'aube de la mort, on touche à l'essentiel, et il suffit parfois d'un mot, d'un regard, d'un geste pour que disparaisse l'inanité des conflits les plus lourds. Pour le mourant, c'est la lumière enfin retrouvée ; pour celui qui a encore à vivre, c'est une délivrance. »

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