François Clavairoly raconte l’hommage national à Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello
15 mai 2019LE PRESIDENT MACRON, LE 14 MAI AUX INVALIDES A PARIS, LORS DE L'HOMMAGE AUX SOLDATS, TUES AU BURKINA-FASO - © JACQUES WITT/MAXPPP
Le président de la Fédération Protestante de France était présent lors de l’hommage aux soldats tués au Burkina Faso.
“La cérémonie d’hommage à des soldats, dans la cour des Invalides, est ritualisée. Elle obéit à une liturgie très sobre et digne. Au cours de l’hommage qu’il a rendu aux deux soldats morts au Bénin, le président de la République a tenu un discours adressé aux familles des disparus, même s’il parlait au nom de tous et pour tous. Le message présidentiel était fondé sur deux idées qui me paraissent fondamentales. Premièrement, la République n’oublie pas ses enfants et, dans quelque situation qu’ils se trouvent , elle enverra l’armée pour les chercher. Je note au passage que le chef de l’État n’est absolument pas entré dans une polémique au sujet des otages– à juste titre. Secondement, la République dispose d’hommes et de femmes d’élites, prêts à sacrifier leur vie.
Le sens de la nation
Ces deux évidences révélaient la vérité de ce qu’est une nation. Nous sommes en effet tous différents, mais nous sommes unis par une valeur qui nous dépasse. Telle est la promesse républicaine. Au plan spirituel, le président a rappelé le mystère de l’âme de ces deux soldats qui ont décidé d’offrir leur destin à ces valeurs républicaines. En parlant de la sorte, il a confirmé ce que j’ai toujours dit, c’est-à-dire que la dimension de la spiritualité donne de l’épaisseur et de la hauteur à l’être humain dans le cadre de cette République. Je sais qu’il est facile à certains de se tenir à distance de ce genre de cérémonie. Mais je sais aussi combien elle fait sens. Installé parmi les parlementaires, j’ai pu constater que chacun évitait le regard de l’autre, que chacun avait les larmes aux yeux. Quelle que soient notre condition, notre statut, nos choix de citoyens, nous étions vraiment rassemblés. C’était un moment d’intense émotion. ”
Propos recueillis par Frédérick Casadesus