Sainte Catherine est la patronne des jeunes filles et des philosophes et l’une des plus célèbres martyres des premiers siècles. La plus jolie et la plus savante des jeunes filles de tout l’Empire, mystiquement fiancée à la Sagesse éternelle qui lui fait écarter avec succès les objections apportées contre la foi par les philosophes chargés de la convaincre de l’inanité du christianisme. Une sainte dont la légende a dévoré l’existence historique, recouverte de broderies fabuleuses. Car elle est surtout connue par cette légende qui la fait mourir déchiquetée par quatre roues armées de pointes et de scies. Très populaire au Moyen Age, elle fut l’une des « voix » de sainte Jeanne d’Arc. Son culte reste très vivant au monastère situé au pied du mont Sinaï où des anges l’ont portée.
« Je suis la descendante de l’illustre roi Costos. On m’appelle Catherine. J’ai étudié les langues, exploré toute la science des philosophes et des poètes. Mais j’ai compris : ce ne sont que vanités ! Alors j’ai suivi mon Seigneur Jésus Christ. Je n’épouserai que mon Dieu ! » 
(La Passion de sainte Catherine)
 

Le mariage mystique de Sainte Catherine – Entourage de Daniel Seghers Huile sur panneau de chêne. Ecole anversoise de la première moitié du 17e siècle. Peintre de l’entourage de Daniel Seghers (1590 – 1661).

Le mariage mystique de Sainte Catherine – Entourage de Daniel Seghers Huile sur panneau de chêne. Ecole anversoise de la première moitié du 17e siècle. Peintre de l’entourage de Daniel Seghers (1590 – 1661).

Comme surprises dans l’ouverture d’une fenêtre, ces noces spirituelles s’inscrivent dans un blason architecturé ceint d’une luxuriante couronne florale, véritables miscellanées botaniques.
La scène empreinte de douceur féminine et maternelle, célèbre l’union de la Sainte à Dieu. Et la mandorle richement fleurie vient garnir l’autel de cet amour. Comme toujours dans les œuvres illustrant le sujet (le Corrège, le Parmesan, Memling, Véronèse…) la Sainte est représentée épousant le Christ enfant afin de renforcer l’image de pureté.
Dans « Le Cantique spirituel », Saint-Jean de la Croix décrit l’expression de « mariage mystique » comme une élévation, une expérimentation personnelle qui permet de ressentir l’amour de Dieu plutôt que de tenter de le comprendre.
Nous retrouvons dans notre précieux tableau la suavité du coloris de Daniel Seghers, sa facture lisse aux couleurs vives, sans ombres.
Daniel Seghers (Anvers 1590 – id. 1661). Elève de Jan Bruegel de Velours en 1610, il est reçu Maître à Anvers l'année suivante. Il entre en 1614 dans la Compagnie de Jésus et prononce ses vœux définitifs en 1625. Dès lors, il signe ses tableaux " Daniel Seghers Soc. [Societatis] Jesu ".
Seghers invente un nouveau type de guirlandes de fleurs plus en adéquation avec le goût ornemental baroque. Quand son maître, Jan Bruegel de Velours, disposait de simples couronnes de fleurs autour d’un médaillon central, Seghers crée de véritables espaces architecturés en trompe-l’œil sur fond sombre offrant l’illusion de monuments de pierre.
L’image pieuse qui illustre le centre de ses compositions est souvent peinte par d’autres artistes. Plusieurs guirlandes de Seghers dont le médaillon central est vide nous en apportent la preuve. Les principaux peintres ayant peint les motifs centraux sont le Dominiquin, Gonzales Coques, Erasme Quellinus II, Cornelis Schut, Abraham Diepenbeck ou Thomas Willeboirts Bosschaert.
Un catalogue de son œuvre, dressé par l'artiste lui-même et comportant l'indication de ses clients, a été retrouvé récemment. Il est le témoignage de la diffusion de sa peinture dans les plus grandes maisons d’Europe.
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