Pour le poète, l’émerveillement se vit dans la simplicité des jours, là où Dieu se dit, comme par surprise. BRIGITTE CAVANAGH/CIRIC

Pour le poète, l’émerveillement se vit dans la simplicité des jours, là où Dieu se dit, comme par surprise. BRIGITTE CAVANAGH/CIRIC

Prêtre et poète. Aumônier des Scouts et Guides de France, guide du Mouvement chrétien des retraités, co-fondateur de Police et Humanisme, Jean Debruynne (1925-2006) est un homme de son temps. Élève de Jean-Louis Barrault, proche de Jacques Prévert, il a l’âme d’un artiste. Originaire de Lille, évacué vers le Lot-et-Garonne en 1940, il devient prêtre de la Mission de France après la guerre. Prêtre, il était également conducteur de locomotive ou serveur dans l’hôtellerie. Mais la crise des prêtres-ouvriers vient contrecarrer cette vocation au milieu du monde. Peu importe : il sera poète, et cet amoureux des mots les met au service de la Parole.
Selon la formule bien établie du recueil « Priez 15 jours avec… », Françoise Parmentier, qui a bien connu Jean Debruynne, propose quinze textes à méditer. Auteur de pièces de théâtre, de poèmes mis en chanson par Raymond Fau et bien d’autres, rédacteur en chef de la revue de spiritualité vermillon pour les seniors, ce poète de Dieu a laissé de nombreuses traces. Des textes nourris de l’Evangile mais aussi de la vie quotidienne : « La rue est ma cathédrale, le métro est mon monastère », écrit Debruynne, qui était proche de Madeleine Delbrêl. Une spiritualité ordinaire que Françoise Parmentier décrit : « La foi de Jean est ancrée dans la réalité de la vie. »
Émerveillez-vous dans la simplicité des jours
Pour le poète, l’émerveillement se vit dans la simplicité des jours, où Dieu parle, comme par surprise. « Chaque écrivain dégage une spiritualité, écrit l’auteur. Avec Jean, c’est que des débuts. » Une spiritualité du regard qui déplace, décentre et met en mouvement : « Si je crois un jour arriver au port, être arrivé, c’est qu’à un moment ou à un autre, j’aurais cédé à Dieu. » Chansons, jeux scéniques, chroniques sont des invitations à célébrer Dieu sans jamais s’imposer, comme si chacun devait à son tour écrire sa propre mélodie. Le nom de l’association des amis de Jean Debruynne le veut bien dire : « En blanc dans le texte », pour laisser place non au vide, mais au silence. « C’est dans le manque, dans le creux, que l’homme se découvre, dans la vérité d’un silence intérieur, d’être pauvre, né comme une source au milieu du désert. »
Le 8 juillet 2006, Jean Debruynne décède au Liban alors qu’il prépare un spectacle intitulé Et maintenant ?. Et il livre un dernier témoignage d’espérance : « Vous croirez tous que je suis mort / Quand mes vieux poumons rendront l’âme / Je vous dis : vous vous trompez / C’est du bois mort que naît la flamme. »

Christophe Henning

Priez 15 jours avec Jean Debruynne
de Françoise Parmentier
Nouvelle Cité, 128 p., 13,90 €


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