Des dizaines de personnes sont mortes noyées mercredi 14 juin après le naufrage au large de la Grèce d'un bateau transportant des migrants - HELLENIC COASTGUARD / AFP

Des dizaines de personnes sont mortes noyées mercredi 14 juin après le naufrage au large de la Grèce d'un bateau transportant des migrants - HELLENIC COASTGUARD / AFP

Alors que les recherches d’éventuels survivants se poursuivaient jeudi, neuf égyptiens soupçonnés d’être des passeurs ont été arrêtés en Grèce, après le naufrage d’un bateau de migrants au large des côtes grecques qui pourrait avoir fait des centaines de morts.:

La Grèce poursuit jeudi ses recherches d’éventuels survivants au lendemain du chavirement d’un bateau surchargé de migrants, un naufrage meurtrier qui pourrait avoir fait des « centaines » de morts.

Soixante-dix-huit corps ont jusqu’ici été retrouvés en mer au large des côtes de la péninsule du Péloponnèse, selon les gardes-côtes.idéoflottante pour reprendre la lecture ici.

Mais l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a dit « redouter que des centaines de personnes supplémentaires » se soient noyées « dans l’une des tragédies les plus dévastatrices en Méditerranée en une décennie ».

Le porte-parole du gouvernement grec, Ilias Siakantaris, avait assuré mercredi que des informations non confirmées faisaient état de 750 personnes à bord du chalutier.

Une source portuaire a indiqué que parmi les neuf personnes arrêtées figurait le capitaine de l’embarcation qui a chaviré avant de couler.

Selon cette source, le bateau de pêche avait quitté l’Egypte à vide avant d’embarquer des migrants à Tobrouk, une ville portuaire de l’Est de la Libye, et avait mis le cap sur l’Italie.

Les suspects arrêtés à Kalamata, le port de la péninsule du Péloponnèse où ont été acheminés les rescapés, sont soupçonnées de «trafic illégal» d’êtres humains, selon l’agence grecque ANA.

Deuil national de trois jours

Deux patrouilleurs, une frégate de la marine, trois hélicoptères et neuf autres navires continuaient à inspecter les eaux à l’ouest des côtes du Péloponnèse, l’une des zones les plus profondes de la Méditerranée.

La cour suprême grecque a par ailleurs ordonné une enquête pour déterminer les causes du drame qui a choqué la Grèce, accusée depuis des années de refouler des migrants en quête d’asile dans l’UE.

Un deuil national de trois jours a été décrété, interrompant ainsi la campagne électorale en vue du scrutin législatif du 25 juin.

Mais certains journaux ne cachaient pas leur colère face à ce nouveau drame touchant des migrants. Le quotidien de centre-gauche Efsyn affichait ainsi en Une et en six langues ce simple mot : « Honte ! ».

« En état de choc »

Dans le port de Kalamata (sud-ouest) où ont été acheminés les survivants, « c’est vraiment horrible », assurait à l’AFP Erasmia Roumana, une employée du HCR. Les rescapés sont « dans une très mauvaise situation psychologique (…) Beaucoup sont en état de choc, ils sont accablés ».

Cent quatre personnes ont pu être secourues et devraient être prochainement transférées dans un centre d’accueil pour migrants de Malakasa, au nord-est d’Athènes.

Les rescapés « sont tous des hommes »

Les rescapés « sont tous des hommes », a déclaré la porte-parole des garde-côtes, faisant craindre que des femmes et des enfants, qui embarquent généralement aussi sur ces embarcations, ne figurent parmi les disparus.

Ces rescapés sont en majorité des Syriens (47), des Égyptiens (43), ainsi que 12 Pakistanais et deux Palestiniens, selon les autorités grecques.

Un survivant a également indiqué à des médecins de l’hôpital de Kalamata qu’il avait vu une centaine d’enfants dans la cale du bateau, selon la chaîne de télévision publique ERT.

Plus de 20 personnes restent hospitalisées à Kalamata, selon cette même source.

« Elles souffrent surtout de pneumonie, de déshydratation, d’hypothermie », a indiqué Manolis Makaris, directeur du département cardiologique de l’hôpital de Kalamata, à la radio.

Une image diffusée par les gardes-côtes montrait un chalutier bleu, de 25 à 30 m de long, et manifestement en mauvais état surchargé de personnes, rassemblées sur le pont de la proue à la poupe et même sur le toit de la passerelle.

Selon les autorités portuaires grecques, un avion de surveillance de l’agence européenne Frontex avait repéré le bateau mardi après-midi mais il n’est pas intervenu car les passagers ont « refusé toute aide ».

Frontex n’a pas fourni de commentaire. Mais son patron Hans Leijtens s’est rendu à Kalamata pour établir « le rôle » de l’Agence de surveillance des frontières européennes dans ce naufrage « horrible ».

Le Néerlandais a souligné qu’il cherchait à « mieux comprendre ce qui s’est passé car Frontex a joué un rôle » dans ce nouveau drame en Méditerranée.

Partis de Libye

« On ne demande pas aux personnes à bord d’un bateau à la dérive s’ils veulent de l’aide (…), il aurait fallu une aide immédiate », a affirmé à ERT Nikos Spanos, expert international des incidents maritimes.

« La question ne se pose pas de savoir si le bateau refuse de l’aide (…) Un bateau surchargé est un bateau en détresse, il n’y a pas de question de son état ou de sa capacité à continuer sa route ou pas », a renchéri Jérôme Tubiana, de Médecins sans frontières (MSF) sur la radio publique française France Culture.

Le moteur du bateau a lâché peu avant 23h00 GMT mardi et le navire a chaviré dans les eaux les plus profondes de la Méditerranée, à 47 milles nautiques (87 km) de Pylos, en mer Ionienne, a précisé M. Siakantaris, coulant en 10 à 15 minutes.

Selon plusieurs responsables, les rescapés ne disposaient pas de gilets de sauvetage.

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