Le message de la musique est solidarité, fraternité et paix
La « Neuvième » de Beethoven dirigée par Baremboim à la Scala

Le message de la musique est solidarité, fraternité et paix, a souligné Benoît XVI, le pape musicien, à l’issue du concert à la Scala de Milan, où l’orchestre dirigé par Daniel Barenboim a exécuté la Neuvième symphonie de Beethoven, vendredi 1er juin, à l’occasion de sa visite pastorale pour la VIIe Rencontre mondiale des familles. […]

Benoît XVI a cité la réaction du grand chef d’orchestre Arturo Toscanini, de retour à Milan, en 1946, le 11 mai, après la guerre : « Il leva la baguette pour diriger un concert mémorable dans la Scala reconstruite, après les horreurs de la guerre. On raconte que le grand maestro, à peine arrivé à Milan, se rendit immédiatement à ce théâtre, et il commença à battre des mains au centre de la salle pour voir si l’acoustique proverbiale avait été maintenue, et entendant qu’elle tait parfait, il dit : « C’est la Scala, c’est toujours ma Scala ! ». Ces paroles « C’est la Scala » renferment le sens de ce lieu, le Temple de l’Opéra, point de référence musical et culturel non seulement pour Milan et pour l’Italie, mais pour le monde entier ».

Pour le pape, ce concert a été un « moment d’élévation de l’âme » car la musique de Beethoven indique, une « vision idéale de l’humanité ».

Il a fait observer que la joie que chante Beethoven « n’est pas proprement chrétienne », mais « c’est la joie de la coexistence fraternelle des peuples, de la victoire sur l’égoïsme, et c’est le désir que le chemin de l’humanité soit marqué par l’amour, presque une invitation adressée à tous au-delà de toute barrière et conviction ».

Et pour ce qui est des paroles de l’Hymne à la joie de Chiller, le pape a ajouté : « Nous cherchons un Dieu qui ne trône pas à distance, mais entre dans notre vie et notre souffrance » : « Nous n’avons pas besoin d’un discours irréel d’un Dieu lointain et d’une fraternité qui n’est pas exigeante. Nous sommes à la recherche d’une fraternité qui, au milieu des souffrances, soutient l’autre et ainsi aide à aller de l’avant ».

Le pape avait en effet à l’esprit les sinistrés de l’Emilie Romagne : « Ce concert devait être une fête joyeuse à l’occasion de cette rencontre de personnes de quasi toutes les nations du monde, mais l’ombre du séisme qui a apporté de grandes souffrances sur tant d’habitants de notre pays plane dessus ».

Le directeur artistique du théâtre, Stéphane Lissner, avait dédié, au début de la soirée, le concert aux sinistrés : « Le destin a voulu, a-t-il dit, qu’en ces jours dédiés à la Famille de nombreuses familles proches de nous connaissent à l’improviste des malheurs douloureux. Nous pensons interpréter le sentiment du Saint-Père, des organisateurs  de cette rencontre, des travailleurs du théâtre de la Scala, et de tous els Italiens, en dédiant le concert de ce soir aux familles de l’Emilie, frappées par le tremblement de terre ».

C’était la première visite de Benoît XVI dans un théâtre depuis son élection : il a salué les travailleurs à l’issue du concert. En 1983, le 21 mai, Jean-Paul II avait assisté à un concert dirigé par Riccardo Muti, à l’occasion du Congrès eucharistique national italien. Au programme : Verdi !

Le pape a assisté au concert non de la loge royale, mais de l’orchestre, sur un fauteuil placé au centre de la salle, entouré de son secrétaire d’Etat, le cardinal Bertone, du cardinal Angelo Scola, archevêque de Milan, de son prédécesseur, le cardinal Dionigi Tettamanzi et du président du Conseil pontifical pour la famille, le cardinal Ennio Antonelli.

Anita Bourdin

Milan le 1° juin 2012

 

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