Brigitte Fossey

L’actrice originaire de Tourcoing, invitée du  centenaire du Diocèse de Lille parle de sa foi Chrétienne en toute simplicité

Comment avez-vous été associée aux festivités du centenaire du diocèse de Lille ?

J’ai rencontré Mgr Ulrich il y a deux ans, au moment de l’ouverture de l’année Liszt au ministère de la Culture à Paris. On a parlé du Nord et du bonheur que j’ai de construire des concerts-lectures dans les cathédrales avec des grands textes et des grandes musiques.
J’ai dit à Mgr Ulrich que s’il avait besoin de moi, un jour, je serai très heureuse de réaliser un cheminement spirituel dans sa cathédrale. J’ai été très honorée qu’il m’appelle
pour le centenaire du diocèse de Lille. Je suis donc partie du thème du voyage et d’un pèlerin qui entre et vient découvrir Notre Dame de la Treille. Cette cathédrale a une histoire très attachante.

Vous expliquez que votre enfance à Tourcoing était très joyeuse, c’est une dimension importance de la foi pour vous ?

Ma grand-mère et ma grand-tante étaient très croyantes. Elles avaient ce qu’on appelle la foi du charbonnier. C’est resté pour moi comme quelque chose de très lumineux et de très joyeux. Elles organisaient des processions à la Vierge quand elles me gardaient le jeudi. Nous découpions des morceaux de papier et en lancions partout. Il faut dire que c’était l’époque des processions, une fois par an, nous lancions des pétales sur la statue de la Vierge à Tourcoing.

Comment votre foi a-t-elle évolué au cours de votre vie ?

La foi pour moi, c’est un souvenir d’enfance mais aussi une culture. L’Ancien et le Nouveau Testament sont les racines chrétiennes de notre civilisation. Même si l’on n’est pas croyant, il y a quelque chose à méditer dans cette oeuvre. Je trouve qu’être chrétien aujourd’hui est extrêmement difficile car on caricature beaucoup la chrétienté. Parmi les gens qui ont la foi, il y a énormément de personnes très ouvertes, beaucoup plus oecuméniques que certains laïcs combattants.
Je crois que ce qui caractérise le christianisme, c’est le respect et l’humilité. Parfois peut-être trop d’humilité. En ce moment, il y a beaucoup de chrétiens qui sont massacrés au Moyen-Orient. Je trouve qu’il y a une autocensure des journalistes comme si les chrétiens hésitaient à parler de leur problème. On vit un moment particulièrement
violent.

Quel passage des Évangiles vous touche particulièrement ?

C’est le passage du chapitre 25 de Matthieu quand le Christ dit : « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli …». Il y a là quelque chose d’assez magnifique qui résume tout le mystère de la chrétienté. C’est ainsi que je comprends en partie la communion des Saints. Il me semble que le Christ est présent dans l’amour qui relie l’humanité souffrante.

Comment sainte Thérèse de Lisieux vous accompagne-t-elle ?

Ma grand-mère et ma grand-tante m’en ont beaucoup parlé. J’ai été bercée par leur affection pour sainte Thérèse de Lisieux. Elles m’ont appris à la prier très jeune. Je l’ai beaucoup
prié et j’ai été exaucée concernant une personne qui a été guérie. Depuis, je suis très reconnaissante. J’ai enregistré
quatre ou cinq disques de lettres de Ste Thérèse. Mais ce qui est vraiment extraordinaire,
c’est que cette jeune fille a été nommée docteur de l’Église.

Qu’est ce qui vous a donné envie de publier « Mon abécédaire spirituel » l’année dernière ?

On me demandait souvent de publier une autobiographie mais je n’ai pas envie car il faut se retourner en arrière et pour moi la vie se passe en avant. Mais je voulais quand même faire un livre pour les gens qui cherche une forme de vérité. Je me suis dit que j’allais faire un abécédaire avec tous les textes que j’ai particulièrement aimé, qui m’ont aidée, éclairée et ravie. C’est un mélange de textes religieux, bibliques et beaucoup de poètes. Il y a Rilke, Christian Bobin, George Sand mais aussi St Jean de la Croix ou Ste Thérèse d’Avila. Qui est Dieu pour vous ? Je ne sais pas du tout. Je pense, comme dans l’Ancien testament qu’on ne peut pas le représenter ou même se l’imaginer. Il me semble que c’est la force d’amour qui nous anime, qui nous unit et qui fait que nous sommes tous un au-delà de la mort. Je suis en admiration devant les paroles du Christ. J’ai envie de croire en la Résurrection et aux miracles.

Quel regard avez-vous sur le pape François ?

Je le trouve très spontané. Il est lui-même. Nous avons eu de la chance avec les trois derniers papes. Ils ont une foi ardente, rayonnante
et le pape François est très proche des pauvres.

Vous êtes très souriante. C’est votre marque de fabrique ?

Je n’y peux rien. Mes parents sont très rieurs. Ils nous ont élevés dans la joie avec mon frère. Ils nous ont donné un grand amour de la nature, de la beauté, des oeuvres d’art. Je leur rends grâce de nous avoir transmis cela. J’ai eu la chance d’être initiée très jeune à ces grands textes, à ces beautés qui ont fait les civilisations.
Je suis née au monde de la culture à 5 ans dans un film et je suis devenue une partie de la famille de tous les Français. Je suis l’amie de plusieurs générations, c’est très chaleureux. C’est un privilège extraordinaire.

 

Thomas LEVIVIER

 

Repères

1946 Naissance à Tourcoing, le 15 juin.

1952 Elle a 5 ans quand elle fait ses débuts à l’écran dans Jeux interdits de René Clément.

1980 Elle incarne la mère de Sophie Marceau dans La Boum de Claude Pinoteau.

1993 Elle joue Estelle dans Le Château des Oliviers à la télévision.

2012 Elle publie Mon abécédaire spirituel aux éditions du Cherche Midi.

 

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