20 août, fête de Saint Bernard de Clairvaux, France, 1090-1153

Abbatiale de Pontigny, cathédrale de la Mission de France, Abbaye Cistercienne et deuxième fille de Citeaux, qui fête en 2014 les 900 ans de sa fondation

Bernard est un nom d'origine germanique qui signifie "ours" (bern) et "courageux" (hard).

Moine réformateur, voyageur infatigable, prêcheur de la seconde Croisade, théologien et mystique, chantre de Notre-Dame... Bernard s'impose aussi bien aux Papes et aux princes qu'aux foules accourant vers lui. Il fut vraiment au coeur et aux frontières de l'Église "la torche qui brûle et éclaire". Né en 1090, il termine sa course en 1153. Le jeune seigneur de Fontaine-lès-Dijon qui, à 22 ans, frappe à la porte de l'abbaye de Cîteaux, est de la race des chercheurs d'Absolu. Dans sa quête de Dieu, il entraîne amis et parents : même son père et son oncle le rejoindront.

Bernard s'est mis à l'École du seul Maître capable de ravir son coeur et de combler son intelligence : le Christ. Prenant comme guide la règle de saint Benoît, il fonde Clairvaux, qui rassemblera jusqu'à 700 moines et fera naître d'innombrables monastères à travers l'Europe. Maître spirituel, il aura à vivre l'écartèlement de la Croix. Assoiffé de solitude et d'oraison, le voilà propulsé sur les routes de France, d'Allemagne et d'Italie. Partout, il prêche la paix, l'unité, la réconciliation. Il aura pour mission d'entraîner la Croisade pour libérer les Lieux Saints, à Vézelay en 1146.

Bernard est aussi un écrivain prodigieux qui a rédigé de multiples ouvrages de théologie et de mystique, ainsi que des milliers de lettres et plus de 300 homélies. Écoutons-le crier : "J'aime aimer ! Lorsque Dieu aime, il ne veut qu'une chose, être aimé et il n'aime que pour qu'on l'aime". L'amour de Dieu incarné en Jésus a fait naître chez Bernard la tendresse pour Marie, Notre Dame et Notre Mère : "Elle est non seulement pureté, humilité, transparence... la volonté de Dieu est que nous ayons tout par Marie". Saint Bernard est entré dans la Vie le 20 août 1153.

Rédacteur : Frère Bernard Pineau, Dominicain

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Prière à Marie de saint Bernard de Clairvaux

Ô toi, qui que tu sois,
qui te sais vacillant sur les flots de ce monde
parmi les bourrasques et les tempêtes,
plutôt que faisant route sur la terre ferme,
ne détourne pas les yeux de l’éclat de cet astre
si tu ne veux pas te noyer durant les bourrasques.

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Si surgissent en toi les vents des tentations,
si tu navigues parmi les écueils des épreuves
regarde l’étoile, appelle Marie.
Si tu es ballotté sur les vagues de l’insolence et de l’ambition,
du dénigrement ou de la jalousie,
regarde l’étoile, appelle Marie.
Si la colère, l’avarice ou les désirs de la chair
secouent l’esquif de ton âme,
regarde vers Marie.

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Si, troublé par la démesure de tes crimes,
confus par l’infection de ta conscience,
terrifié par l’horreur du jugement,
tu commences à sombrer dans le gouffre de la tristesse, l’abîme du désespoir,
pense à Marie.
Dans les dangers, les angoisses, les incertitudes,
pense à Marie, appelle Marie.
Qu’elle ne s’éloigne pas de ton cœur.

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Et pour être sûr d’obtenir le suffrage de ses prières,
ne néglige pas l’exemple de sa vie.
En la suivant, tu ne t’égares pas ;
en la priant tu ne désespères pas ;
elle te tient, tu ne t’écroules pas ;
elle te protège, tu ne crains pas ;
elle te guide, tu ne te lasses pas ;
elle te favorise, tu aboutis.

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Ainsi par ta propre expérience tu sais à quel point se justifie la parole :
“Et le nom de la Vierge était Marie”.

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© 2e Homélie, 17, Œuvres complètes. XX, A la louange de la Vierge Mère, Bernard de Clairvaux, introd., trad., notes et index par Marie-Imelda Huille, O.c.s.o., Joël Regnard, O.c.s.o. Editions du Cerf, 2009.

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