Les migrants à bord du navire sont épuisés. Crédit : InfoMigrants

Les migrants à bord du navire sont épuisés. Crédit : InfoMigrants

Depuis une semaine, un navire tunisien, le "Sarost 5" est bloqué au large de la Tunisie avec 40 migrants à bord. Aucun port n'accepte de l'accueillir. Le capitaine du navire, exaspéré, refuse toute aide humanitaire, selon le Croissant rouge tunisien.

Depuis maintenant 7 jours, le "Sarost 5", un navire de ravitaillement tunisien qui a recueilli 40 migrants à son bord, est toujours bloqué au large des côtes tunisiennes. Tunis refuse d’ouvrir ses ports, à l’instar de l'Italie et de Malte.

La situation semble de plus en plus tendue. "C’est la première fois qu’un tel incident se produit en Tunisie. Alors le capitaine du Sarost 5 est à bout de nerfs", explique Mongi Slim, un des responsables tunisien du Croissant-Rouge et médecin. "Aujourd’hui [lundi 23 juillet], le capitaine a refusé notre aide. Il n’a pas voulu que nous montions à bord pour leur donner des matelas pour les migrants. Il a aussi refusé que notre équipe médicale puisse venir une troisième fois", précise Mongi Slim. Parmi les rescapés se trouvent deux femmes enceintes, selon des témoignages recueillis à bord.

"Épuises moralement et physiquement"

Régulièrement, le Croissant-Rouge tunisien livre de la nourriture et des médicaments au Sarost 5. "Nous comprenons que la situation devienne intenable. Nous comprenons l'exaspération du capitaine. Le Sarost n’est pas un navire humanitaire. L’équipage n’en peut plus", ajoute Mongi Slim. "Nous nous montrons patients. Nous attendons que la situation s’apaise pour retenter de monter à bord".

"L'équipage du bateau est épuisé moralement et physiquement", a déclaré de son côté à l'AFP le capitaine du navire. "Nous appelons les autorités tunisiennes à intervenir d'urgence et à accueillir ces migrants". L'équipage, bloqué, ne peut en effet ni travailler, ni rentrer.

"Nous sommes comme séquestrés"

Pour Samuel*, un des migrants à bord, la tension devient intenable. "Ils refusent que l’on charge nos téléphones portables. Rien ne va ici", explique-t-il. "Plus le temps passe, plus nous ressentons de la fatigue, nous faisons des malaises. On est comme séquestrés sur le Sarost. Sérieusement, je ne comprends pas pourquoi nous sommes toujours bloqués".  

Partis de Libye à bord d'une embarcation pneumatique, ces migrants - originaires d'Afrique subsaharienne et d'Egypte - ont été perdus en mer avant d'être repérés, à une date non précisée, par le navire Caroline III envoyé par un centre de secours maltais, puis transférés sur le « Sarost 5 », battant pavillon tunisien.

Charlotte Boitiaux Leslie Carretero

 

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