Un hommage à la résistance dans le Vercors. - © Mémorial de Vassieux-en-Vercors

Un hommage à la résistance dans le Vercors. - © Mémorial de Vassieux-en-Vercors

L'appel du 18 juin 1940 par le Général de Gaulle depuis Londres, dont on fête les 80 ans, a été fondateur pour la Résistance, notamment dans le Vercors. Même si les résistants du Vercors ont une certaine rancoeur pour Charles de Gaulle lui-même.

On commémore ce jeudi les 80 ans de l'appel du 18-Juin. Le 18 juin 1940, alors que l'armistice est sur le point d'être signé, le général de Gaulle lance depuis les studios de la BBC à Londres un appel à la résistance et donne naissance à la France libre. Dans le Vercors, si tous les résistants  n'ont pas forcément entendu le discours le jour-même, il est devenu pour eux une référence. "De Gaulle, pour eux, c'était quelque chose d'un peu magique. Quelqu'un qui parle depuis Londres, à la radio, et qui insuffle de l'espoir, explique Julien Guillon, historien au mémorial du Vercors à Vassieux-en-Vercors. Et dès que les premiers maquis s'installent dans le Vercors, à l'hiver 1942-1943, les blasons ou les écussons sont brodés avec la croix de Lorraine ou le V de la victoire"

La relation avec le général de Gaulle lui-même, en revanche, est plus complexe. Il y a même un sentiment de trahison qui naît après la rencontre en 1944 entre De Gaulle et le chef civil du Vercors, Eugène Chavant, qui revient avec des promesses d'une aide qui n'arrivera jamais. "Eugène Chavant se dit que la France libre, de Gaulle, ses services, les Alliés, vont les aider. Mais ils n'auront jamais d'aide en quantité suffisante. C'est ce qui nourrit cette idée de trahison. Peut-être que les mots sont forts mais il est vrai que l'aide qui a été promise au Vercors n'a pas été honorée".

Le Vercors garde néanmoins un rapport fort avec le Gaullisme. "La figure de De Gaulle reste extrêmement forte dans le Vercors, mais pas forcément avec une vision politique, plutôt avec une vision philosophique. On retrouve la Croix de Lorraine et le V de la victoire systématiquement dans nos paysages du Vercors, dans des petites stèles par exemple de maquisards abattus. Et ce n'est jamais la croix chrétienne qui fait office de croix", précise Julien Guillon. Et le général de Gaulle a ensuite été reçu, à titre privé, en 1963, à la nécropole de Vassieux en Vercors. Eugène Chavant l'a même accueilli. Une forme de "réconciliation", estime Julien Guillon.

 

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