Mgr François Fonlupt accompagné de Mgr Stanislas Lalanne lors d’une réunion du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France, en septembre 2017. CORINNE CIRIC

Mgr François Fonlupt accompagné de Mgr Stanislas Lalanne lors d’une réunion du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France, en septembre 2017. CORINNE CIRIC

Portrait 
Évêque de Rodez depuis 2011, Mgr François Fonlupt a été nommé archevêque d’Avignon par le pape François vendredi 11 juin.
Lorsqu’il est devenu évêque de Rodez (Aveyron) il y a dix ans, après avoir été vicaire épiscopal à Clermont-Ferrand, Mgr François Fonlupt a « pris son bâton pèlerin », visitant une à une les 36 paroisses de ce diocèse rural du Sud-Ouest. « Le ministère d’évêque, on l’apprend en étant accueilli par un peuple : l’anneau épiscopal signifie d’ailleurs l’alliance avec lui », explique-t-il.
À Avignon, où il sera installé le 11 juillet, ce natif de Haute-Loire âgé de 66 ans sait qu’il va trouver un « peuple » fragilisé : les 18 années d’épiscopat de son prédécesseur Mgr Jean-Pierre Cattenoz ont été marquées par une grave crise de confiance avec une partie des catholiques du Vaucluse qui l’accusent d’« abus d’autorité ». Dans une lettre de deux pages adressée au « peuple de Dieu qui est dans le Vaucluse », Mgr Fonlupt écrit : « Je sais que vous êtes confrontés à des questions importantes, que des blessures vives peuvent marquer certains. Je sais également votre attente d’un élan et votre souhait de repartir vers un horizon renouvelé. »
Celui qui a été ordonné prêtre à 25 ans pour le diocèse de Clermont arrivera à Avignon « les mains nues », sans programme arrêté, mais décidé à ce que l’Église du Vaucluse s’engage « sur un chemin de synodalité ». Chemin qu’il a déjà commencé à parcourir avec l’Église de Rodez, en particulier lors d’un synode diocésain entre 2015 et 2017.
« L’Église change de visage »
Sur la « très belle terre » d’Aveyron, cet amateur de randonnée a regardé en face la « brutalité » de la transformation de la vie de l’Église. « La civilisation rurale ecclésiale est derrière nous. L’Église change de visage : cela ne veut pas dire qu’elle disparaît. » En dix ans, Mgr Fonlupt a enterré une centaine de prêtres en Aveyron. Les prêtres actifs n’y sont plus qu’une trentaine ; ils étaient 600 dans les années 1980.
Loin de toute nostalgie, cet homme aux yeux rieurs et à la moustache garnie tient à « voir l’Église que l’Esprit nous appelle à être aujourd’hui ». Car l’Église n’a pas tant, pour lui, vocation à « réussir » qu’à « être signe au milieu du monde ». Comme les moines de Tibhirine, dont le témoignage l’a marqué, il n’aspire pas à être croyant « dans une forteresse » mais au milieu de ses frères.
S’il préside, depuis 2019, le Conseil pour les mouvements et associations de fidèles de la Conférence des évêques de France, Mgr Fonlupt n’est pas particulièrement proche de communautés nouvelles, qui sont une réalité importante du diocèse d’Avignon. Il reconnaît aussi « mal connaître » le monde de la culture, même si un dialogue avec l’Église lui paraît souhaitable dans ce qui devient, chaque été, la première « ville-théâtre » de France.
Mélinée Le Priol
 
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