IDF Spokesperson’s Unit

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Gaza est en train de devenir un nom de catastrophe, et d’une catastrophe causée par une volonté politique, celle du gouvernement israélien d’extrême droite dirigé par Benyamin Netanyahou. Dire cela ne signifie pas atténuer l’horreur de l’attaque du 7 octobre. Ces deux situations dramatiques s’additionnent, elles ne se neutralisent pas. Les abominations du Hamas ne justifient pas la tragédie qu’affronte la population de Gaza. Les morts et destructions largement aveugles qui accompagnent l’engagement de l’armée israélienne ne disculpent pas le Hamas. Ceci étant posé, il reste qu’Israël est aujourd’hui un État dont l’armée conduit une action militaire totalement disproportionnée à des objectifs raisonnables de victoire sur le Hamas.

L’État d’Israël et son armée étant réputés « démocratiques », nous pouvons leur en demander raison. Lorsqu’une démocratie déroge à ses obligations en matière de droits humains, ce sont toutes les démocraties qu’elle met en cause et fragilise. Si nous demandons raison à Israël, c’est parce qu’aujourd’hui un État qui se dit démocratique est en train d’acculer un peuple à la famine.

Des voix s’élèvent. Certains demandent comment un peuple dont les ancêtres ont connu la Shoah, et alors que des survivants peuvent encore témoigner de sa monstruosité, peut se livrer à telle atrocité ? D’autres, au contraire, tentent d’expliquer que c’est à cause de l’immense traumatisme de la Shoah qu’Israël a un droit absolu à lutter pour sa survie quel qu’en soit le coût, direct ou collatéral. Les deux arguments sont aussi fallacieux l’un que l’autre. Même si la Shoah est un cataclysme abominable, il ne dédouane pas l’État d’Israël de ses obligations en matière de droits humains. Un humain est un humain et chacun dispose du même droit à la vie et à la dignité.

Reste la question la plus difficile : qui peut arrêter Netanyahou ? Les protestations internationales ont beau être de plus en plus sonores, de plus en plus unanimes – même les États-Unis appellent à un cessez-le-feu immédiat –, rien ne semble pouvoir arrêter la folie des faucons israéliens et le Premier ministre, qui y joue non seulement sa survie politique mais sa liberté. À moins que les manifestants qui, à Tel Aviv, crient « Élections maintenant » et « Netanyahou, Crime Minister » ne finissent par obtenir gain de cause.

Christine Pedotti

Rédactrice en chef de Témoignage Chrétien

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