Dans les avalanches de mauvaises nouvelles : les victimes du tremblement de terre en Italie, la bande de Gaza dévastée par la guerre, les « records » de reconduites d’étrangers à nos frontières… la maladie ou le décès de personnes plus ou moins proches.. la liste est lourde de tous les malheurs qui nous touchent !

Et lorsqu’on prend une minute pour se poser, pour se calmer, la question arrive vite à notre esprit : où va la terre, où va le monde et où allons-nous ? Alors bien sûr il y a la façon savante de traiter la question avec des grandes considérations très loin de nous !

Alors dans ces jours du temps Pascal je vous invite à repartir de la source, l’origine de notre foi : c’est au matin de Pâques : les femmes Marie-Madeleine et Marie sont venues au tombeau embaumer le corps de Jésus mort depuis 3 jours. La pierre du tombeau est roulée, le corps de Jésus n’est plus là. L’ange annonce aux femmes : « Jésus est vivant. Il est ressuscité ! ».

Si l’on demande à l’homme de la rue ce que veut dire la résurrection et s’il y croit, vous avez trois chances sur quatre d’avoir une réponse négative. Ressuscité est un mot « éloigné » de nos représentations et de nos considérations souvent bien « terre à terre » !


Mais si vous demandez à ce même homme de la rue s’il connaît des gens qui ont toutes les raisons d’être malheureux et qui pourtant sourient chaque jour à la vie, vous êtes sûr qu’il répondra qu’il en connaît.


Je ne vous citerai que trois exemples : une ancienne élève de Saint Adjutor de 18 ans atteinte d’une maladie du sang et de la moelle osseuse très grave qui va de séjour en séjour à l’hôpital, rayonnante de joie de vivre et qui se bat chaque jour pour que sa vie soit belle, qui donne le meilleur d’elle-même et remonte le moral de tous ceux qui l’entourent. Je pense à mon neveu Jérémie, qui a bientôt 23 ans, qui est atteint de la mucoviscidose qui vit sous assistance respiratoire et se prépare activement à une greffe du poumon. Il est l’exemple même de l’acceptation et de la sérénité, de la délicatesse et du courage.

Je pense à une maman d’élève qui se lève chaque matin percluse de douleurs à cause de sa maladie et qui doit affronter chaque journée avec un poids très lourd ! Tous ceux qui la rencontrent ne connaissent rien de ses souffrances et ne voient que sa bonne humeur et son sourire !


Pourquoi à votre avis ils sont comme cela ? Parce qu’ils sont « vivants », parce qu’ils sont plein « d’amour » !
Et si croire à la « résurrection cela voulait dire tout simplement « croire à la vie », « choisir la vie » !
Croire que nous n’allons pas à notre perte, au néant… mais que le meilleur de nous même ne sera pas perdu.. Car l’amour est éternel !
Vivre c’est aimer… vivre pour aimer …
Voila le secret de la vie.
Voila le mystère de la mort.

En abordant ces trois jours de Pâques, en commençant par le Jeudi saint, nous abordons ce choix fondamental et décisif de Jésus !
« Aimer c’est tout donner, c’est se donner soi-même ». C’est un chant qu’on a souvent chanté le Jeudi Saint justement dans nos églises.
Jésus « donne sa vie ». Certains diront « il se sacrifie ». Qu’est-ce que ça veut dire ! Est-ce que ça veut dire qu’il disparaît derrière une grande idée, qu’il devient une idée qu’il n’est plus « lui-même » !
Non bien évidemment, Jésus en nous donnant sa vie, nous donne le secret du bonheur. Connaissez-vous cette formule que je vais vous livrer maintenant : « le bonheur il n’est pas nécessaire de l’avoir pour pouvoir en donner. C’est justement en le donnant qu’on l’acquiert ». On pourrait penser que cette formule nous vient d’un des grands penseurs de l’Eglise ! Eh bien non cette formule est de « Voltaire » qui n’est justement pas un « pilier d’Eglise ». Mais cette pensée touche à ce qu’il y a d’essentiel, de vital !

Vous connaissez ce poème de Simone Veil qui est devenu une chanson :

Il restera de toi
ce que tu as donné.
Au lieu de le garder dans des coffres rouillés.

Il restera de toi de ton jardin secret,
Une fleur oubliée qui ne s'est pas fanée.
Ce que tu as donné
En d'autres fleurira.
Celui qui perd sa vie
Un jour la trouvera.

Il restera de toi ce que tu as offert
Entre les bras ouverts un matin au soleil.
Il restera de toi ce que tu as perdu
Que tu as attendu plus loin que les réveils,
Ce que tu as souffert
En d'autres revivra.
Celui qui perd sa vie
Un jour la trouvera.

Il restera de toi une larme tombée,
Un sourire germé sur les yeux de ton coeur.
Il restera de toi ce que tu as semé
Que tu as partagé aux mendiants du bonheur.
Ce que tu as semé
En d'autres germera.
Celui qui perd sa vie
Un jour la trouvera.

Etre vivant c’est apprendre à aimer et aimer ne conduit jamais à la mort, mais à la vie !
Choisis la vie ! Voici l’invitation pressante de Pâques !


Denis Chautard

 
 

 

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