Barthélémy   

Evangile de Jean I, 45-51

Nathanaël est visiblement un homme bien sous tous rapports : sage et savant étudiant de la Loi divine sous le figuier de l’arbre de la science ; bonne moralité de l’homme sans détour ; et pourtant, avec toute sa science et toute sa bonne conduite, il conclut que rien de bon ne peut venir de Nazareth : au bout de son étude appliquée, au bout de sa pratique droite ne se trouve pas Jésus, le messie qu’il attend, comme une conséquence nécessaire.

La reconnaissance de Jésus ne se déduit pas logiquement des Écritures, elle ne découle pas des mérites que nous pourrions accumuler ? au contraire : c’est la reconnaissance de Jésus qui éclaire les Écriture et les ouvre ; c’est la reconnaissance de Jésus qui fait de l’observance de la Loi un véritable mouvement de vie. Ainsi, Jésus n’est pas au bout de nos idées et de nos déductions, il n’est pas non plus au bout de nos bonnes actions ; les une et les autres ne sont, au mieux, que d’honnêtes tâtonnements préparatoires à une rencontre dont nous ne sommes jamais les maîtres ; au pire, elles peuvent être des remparts que nous érigeons pour éviter tout imprévu dans nos vies, cet imprévu serait-il divin. Jésus doit donc nous imposer un saut : la foi. Si Jésus n’y œuvre pas lui-même, l’œuvre de notre raison et de nos sentiments est vaine, elle demeure humaine, trop humaine ; il faut que Dieu vienne y habiter et l’animer pour la convertir à plus grand qu’elle et nous ouvrir les cieux.

Frère Jérôme Rousse-Lacordaire op

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