Une antenne de l'association Un toit sous la main a été montée à Vernon (Eure) cet été par Virginie Laithier, Patrick Piffaut et Élisabeth Riffault. ©Le Démocrate vernonnais

Une antenne de l'association Un toit sous la main a été montée à Vernon (Eure) cet été par Virginie Laithier, Patrick Piffaut et Élisabeth Riffault. ©Le Démocrate vernonnais

« C’est la réalité, il y a des gens qui dorment dehors », alertent les bénévoles d’Un toit sous la main. Créée en 2016 à Évreux, l’association a ouvert une antenne locale à Vernon (Eure) l’été dernier, sous l’impulsion de bénévoles du secteur.
« L’histoire a commencé avec un groupe d’enseignants engagés qui étaient confrontés à des élèves qui dormaient dehors. Ces professeurs ont activé leur réseau pour trouver une solution et ‘Un toit sous la main’ est née », explique Virginie Laithier, membre de l’antenne vernonnaise.
« On se débrouillait entre associations »
Avant la création de cette antenne, les bénévoles de plusieurs associations solidaires de Vernon se relayaient déjà pour trouver des solutions d’hébergement. « On se débrouillait entre associations, on payait quelques nuits d’hôtels », confie Virginie Laithier, qui travaille aujourd’hui avec Élisabeth Riffault et Patrick Piffaut sous l’égide d’Un toit sous la main.
C’est justement pour être plus efficaces qu’ils ont décidé de se structurer : « Notre objectif est d’essayer de repérer à l’avance les possibilités d’accueil d’urgence. »
Vous l’aurez compris, Un toit sous la main est une association qui se mobilise pour trouver rapidement des solutions d’hébergement à des personnes qui se retrouvent à la rue.
Nous sommes axés sur l’hébergement d’urgence et la régularisation des personnes hébergées. On accompagne des gens qui ont été mis à la porte et on accueille aussi des personnes exilées.
Patrick Piffaut, membre d’Un toit sous la main.
Afin de renforcer leur champ d’action, les bénévoles d’Un toit sous la main sont à la recherche de solutions techniques pour héberger les bénéficiaires : « Nous sommes à la recherche de personnes qui pourraient mettre un studio ou une chambre à disposition. L’avantage des petites villes, c’est qu’on a la chance de se connaître. À Vernon, on sait qu’il y a des volontaires qui hébergent depuis une dizaine d’années. »  
À la recherche de bénévoles
L’association a également besoin de plusieurs profils de bénévoles : des personnes pour accompagner les hôtes et d’autres pour accompagner les hébergés.
« C’est important que les personnes qui hébergent soient suivies et accompagnées, on ne les laisse pas seules. Aussi, la personne qui accompagne l’hôte est différente de celle qui accompagne le bénéficiaire. Malgré l’urgence, l’association est là pour les accompagner à tout moment », souligne Élisabeth Riffault.
En acceptant d’accueillir quelqu’un, un hébergeant reçoit une contrepartie d’un montant de 50 € et un contrat est rédigé au moment de l’emménagement.
Chaque personne détaille à quoi elle s’engage dans ce contrat et il est obligatoirement limité dans le temps. À la fin du contrat, on réévalue la situation et s’il y a un problème on peut y mettre fin si c’est nécessaire.
Patrick Piffaut.
À Vernon, la solidarité fonctionne énormément entre compatriotes. « Les exilés trouvent un hébergement dans des familles originaires du même pays, c’est ce qui fonctionne le mieux. C’est un schéma qui permet notamment une adaptation plus en douceur », reconnaît Élisabeth Riffault. 
Orienter les bénéficiaires vers la bonne structure
Une fois les bénéficiaires hébergés, le travail continue.
Nous cherchons la structure qui va pouvoir les aider en fonction de leurs besoins, que ce soit avec des associations ou des partenaires de terrain.
Virginie Laithier, membre d’Un toit sous la main.
La plupart sont des personnes qui n’ont plus de droits, alors Un toit sous la main les accompagne également dans les démarches administratives pour renouveler leurs papiers. « C’est important de ne pas réduire le bénéficiaire à ses difficultés », complète Virginie Laithier qui rappelle que le travail du bénévole est d’être « utile mais pas indispensable ».
Ainsi, certains suivent des cours de français chez Alfa, ou signent un contrat jeune engagement à la mission locale. 
Si leur travail n’est pas facile tous les jours, le bénévolat coule dans les veines des membres d’Un toit sous la main.
« Le volontariat fait du bien ! Depuis que je suis bénévole, j’ai vraiment l’impression d’être à ma place », confie Virginie Laithier. Avec ses deux collègues, ils lancent un vrai appel à la solidarité : « Plus nous serons nombreux, plus la prise en charge sera fluide. » 
Pour contacter l’association : 06 07 55 35 54. Pour faire un don : sous enveloppe libellée à Un Toit sous la main Vernon, c/o Solidarité Partage, 28, rue du Coq à Vernon ; ou sur le site sécurisé helloasso.
Mélissa Prou

Lien à la source

 

Retour à l'accueil