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Si vous pensez en saisons, semez des céréales

Si vous pensez en années, plantez des arbres

Si vous pensez en siècles, éduquez vos enfants.

 

Ah oui, éduquer, éduquer vous dites? Eduquons  la société, éduquons le monde au développement,  un développement  avec le cœur, pas avec la tête.

Pour bien gagner ce pari et être à cette table du  grand festin du vrai développement  auquel nous sommes tous conviés,  nous devons à la fois penser en saisons, en années et en siècles.

TOMI, petit paysan du TOGO, membre du Mouvement Alliance Paysanne du Togo (MAPTO) invité par les amis du CCFD-Terre Solidaire  de la région de Normandie pour un voyage d’immersion, de mon parcours à travers  les immenses champs garnis de tout cet  arsenal de machines agricoles, c’est immense et impressionnant, mais avant toute analyse je reste persuadé  quand même que le combat reste le même. Nous avons relativement  les mêmes  préoccupations : environnement, terres, méventes, agro écologie, souveraineté alimentaire, PAC, etc.

Quant à l’Afrique, en particulier le Togo et le Bénin, il nous faut pour notre agriculture, une mécanisation intelligente, cadrée  et encadrée. Sinon pourquoi  le continent  africain serait –il le seul  à ne pas fabriquer  l’essentiel de ses machines, outils et de ses tracteurs?

   Ah oui! Pour  ‘’secouer ‘’notre agriculture, il nous faut des engins et des tracteurs de toutes natures. Comment se fait-il que nos paysans ne soient toujours qu’à la daba, cet outil rudimentaire qu’ils manipulent depuis la nuit des temps et qui n’a jamais été ‘’mécanisé’’? Ah!!! la bonne vielle houe; elle défie les âges  et les saisons, asservissant son utilisateur, l’obligeant à se courber comme une bête de somme dans une attitude à la fois pénible et humiliante sous le soleil de plomb. Cultiver le sol, relève de l’héroïsme. Dans ces conditions, comment convaincre ta jeunesse de ‘’retourner à la terre’’ ? On comprend  qu’elle préfère envahir les rues de tes villes pendant que toutes les six secondes, un enfant meurt de faim.

 On nous abreuve de tous les slogans, autosuffisance alimentaire, sécurité alimentaire, souveraineté alimentaire... ‘’La terre ne trompe jamais’’. Tous ces clichés  que l’on produit  plus facilement que le maïs, le mil, le sorgho! Et on y ajoute un  zeste du laboureur et ses enfants ‘’Travaillez prenez de la peine’’ Excellents conseils qui s’adressent à toute l’Afrique! Mais de grâce, prenez  à bras-le –corps le problème de l’homme de la campagne, le paysan. Depuis le temps que l’on proclame l’agriculture priorité des priorités, que l’on parle de révolution verte dans nos pays, que l’on importe à grands frais des  engrais et pesticides, ( souvent détournés par quelques cupides malfaisants) ,que l’on discute sur les OGM, que les recommandations de la FAO pleuvent  comme des cordes et que le Programme Alimentaire Mondial envoie des vivres  à quelques Africains qui ont fini par oublier qu’il faut manger pour vivre et non vivre pour manger ce que les autres ont produit. Dans nos pays la famine est devenue  un mal structurel rampant comme  un serpent à sonnette, se camouflant  certaines années, surgissant à l’improviste d’autres saisons  comme l’épée de l’ange exterminateur. Nous devons être déterminés à résoudre  cette affaire  d’une agriculture  qui balance entre  chaos et pénurie. Et l’on peut y parvenir ; « yes we can » comme le disait notre petit cousin d’Amérique YES WE CAN  ‘’oui nous le pouvons’’. Toutes les recettes du monde entier  sont à notre disposition, c’est la volonté politique qui a une carence notoire  mais, ça viendra  c’est proche, ça va venir avec un peu plus d’engagement, de volonté et de solidarité.

Kofi TOMI et Etienne LOZAY

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