L'acteur Lambert Wilson, le 11 octobre 2018 à Paris / AFP/Archives

L'acteur Lambert Wilson, le 11 octobre 2018 à Paris / AFP/Archives

Après Angelina Jolie ou Jeremy Irons, l'acteur Lambert Wilson, le "Mérovingien" du film Matrix Reloaded, met sa célébrité au service des Nations Unies, pour lutter contre la faim et soutenir une agriculture "vertueuse" qui nourrisse la planète sans la détruire.

"Je ne suis pas porte-parole ni encore +ambassadeur+ pour la FAO, l'agence des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation, simplement j'utilise ma notoriété pour médiatiser son action" et son objectif d'éradication de la faim, explique l'acteur lors d'un entretien avec l'AFP, avant la journée internationale de l'alimentation décrétée par l'Onu (#worldfoodday) organisée mardi.

Hors écran, le comédien qui a incarné aussi bien l'océanographe Jacques-Yves Cousteau que le champion de la cause des sans-logis l'abbé Pierre, est connu pour la défense du récif de l'Amazonie aux côtés de Greenpeace et son soutien aux sans-abris, via l'association Toit à moi. "Je suis aussi quelqu'un qui aime énormément avoir les mains dans la terre", précise-t-il.

Avant lui, l'acteur britannique Jeremy Irons avait été nommé ambassadeur de bonne volonté de la FAO en 2011, après Susan Sarandon et Céline Dion. Angelina Jolie de son côté parcourt les camps de réfugiés pour soutenir une autre agence onusienne, le HCR.

Pour Lambert Wilson, la croisade contre la faim est "la même" que celle de la défense de l'environnement.

"Le bien-être des espèces sauvages et de l'homme sur la planète, c'est quelque chose qu'on ne peut pas séparer, c'est ce qui m'empêche de dormir tous les jours, ou presque. On est arrivé à un tel degré de destruction", lâche-t-il.

- "Tragédie" des petits producteurs... -

En plus des conflits, la remontée des chiffres de la faim dans le monde dénoncée depuis deux ans par l'Onu est liée aussi officiellement au réchauffement climatique.

"Il y a quatre pays qui aggravent la situation de façon drastique, le Yémen, l'Afghanistan, la République démocratique du Congo et la République centrafricaine", dit l'acteur.

"Ce sont des pays, où, en dehors des 821 millions de personnes dans le monde qui peuvent s'endormir le soir en ayant faim, qui ont un problème d'alimentation, il y a des zones de famine quasi-décrétées. C'est un terme lourd qui est totalement lié aux conflits armés de toute natures", insiste-t-il.

L'acteur regrette "notre mémoire de plus en plus courte" dans l'Europe bien nourrie du XXIe siècle, en évoquant "la Seconde Guerre mondiale" et "les Balkans dans les années 90" où "il y a eu une situation aussi d'horreur, de malnutrition, de pauvreté, de faim".

Lambert Wilson se dit "prêt à partir", si on le lui demande, à la rencontre de petits agriculteurs, petits producteurs d'alimentation, qui sont dans de nombreux pays les premières victimes de la faim, des conflits et du réchauffement climatique.

Leur situation "est très poignante", juge l'acteur, "ils sont victimes d'un système créé par l'homme, fondé sur le rendement, et qui a tout déréglé".

"Ces gens-là sont arrachés de leurs territoires traditionnels, de leurs méthodes de cultures, ils sont forcés à l'exil, ils rejoignent des mégapoles dans lesquelles ils vivent dans des conditions épouvantables (...) il y a une vraie tragédie".

- ...et la "folie" des déchets -

Et pourtant, "la solution, elle passe par eux" juge le comédien. "Avec une agriculture qui retrouverait les gestes respectueux de l'environnement, les gestes vertueux, et si on avait aussi le souci de partager, cette planète, qu'on pille au delà de ses réserves, aurait les moyens de nourrir l'humanité", affirme-t-il.

Le film qu'il a tourné pour la FAO, "Zero hunger", illustre l'objectif de l'Agence onusienne: éradiquer la faim d'ici 2030, en cherchant à sensibiliser chaque citoyen sur ses propres responsabilités.""L'axe premier de ce projet c'est la notion que nos actions vont définir notre futur. (...) On ne peut pas donner de l'argent à la FAO car elle est financée par les gouvernements, mais on peut s'informer sur son action, et on a une responsabilité sur qui nous élisons", explique M. Wilson.

Autre sujet de préoccupation, la lutte contre le gaspillage alimentaire: Il y a près de 30% des produits alimentaires dans le monde qui sont détruits: "il y a une folie au niveau des déchets, du gâchis, inadmissible".

Afp

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