Isidore Chautard, notre papa, aurait eu cent ans ce 15 octobre 2019

Isidore Chautard, notre papa, aurait eu cent ans ce 15 octobre 2019 puisqu’il est né le 15 octobre 1919 à Lapte (Haute Loire).

Cent ans c’est l’âge de la sagesse, de l’aboutissement et de la plénitude !

Il nous a quittés le 20 juin 2001, il y a 18 ans, le dernier jour du printemps comme pour nous dire qu’il a fait le choix de la jeunesse et que sa jeunesse est éternelle !

Il aimait particulièrement le rugby qu’il a pratiqué comme joueur puis comme dirigeant. Il a commencé à travailler à 14 ans dans une imprimerie à la suite de sa réussite au certificat d’études. Il a terminé sa carrière en 1979 alors qu’il était directeur de l’hôpital de Privas en Ardèche. Une carrière incroyable, qui serait totalement impossible aujourd’hui. Il s’est marié le 4 février 1945 avec Andrée Ferlat qu’il a connue à la jeunesse ouvrière chrétienne.

Ils ont eu quatre enfants : Marie, Denis, Paul et Jean.

Son départ reste encore aujourd’hui une « déchirure » : nous sommes amputés d’une partie de nous-même : c’est lui qui nous montré le chemin de l’attention aux petits et aux pauvres. C’est lui qui nous a appris à ne pas juger, à accueillir, à respecter. Il était d’une grande sensibilité. Il s’engageait pour les sans-abris, les exclus, les mal-logés. Il vivait une foi profonde : mélange de la « foi du charbonnier » et de sa formation (dans l’Action Catholique) qui l’invitait aux actes.

Il s’est battu pour vivre et faire vivre sa famille, pour donner du sens à la vie pendant et après la guerre de 39-45, la période la plus « noire » de notre histoire !

Il n’a pas connu son père emporté trop tôt par la maladie. Sa maman a repris la responsabilité de contremaitre du moulinage de soie de son mari à Lapte (Haute Loire). Elle n’a guère pu s’occuper de son petit dernier qui a été élevé par Denise (ma marraine) sa sœur aînée restée à la maison, qui est devenue sa deuxième maman et dont le décès dans les années 80 l’a profondément « ébranlé ». Les dernières années que j’ai partagées avec lui il m’a beaucoup interrogé sur ce qui allait se passer après sa mort. Il me disait sous forme de galéjade : « est-ce que je pourrais aller à la pêche, jouer à la belotte, jouer à la pétanque ? »

Isidore n’était pas un « bavard ». Il communiquait par un regard, une caresse, une colère. Il était « tout en actes » : amoureux, tendre et « contemplatif » !

Il ne nous a laissés ni or ni argent, mais il nous a montrés le chemin de l’amour, de la foi, de la solidarité et de la justice. Ce qu’il nous a transmis, c’est ce qui est « ma raison de vivre aujourd’hui », ce que je transmets à mon tour à mes proches, à mes enfants « de cœur » !

Il se contentait de peu. Il partageait tout. Il a gardé jusqu’à la fin ses beaux-parents à la maison.

Pendant des mois il allait arroser le jardin d’une mamie à 5h du matin avant de se rendre au travail ! Avec les quelques sous qu’il avait pu gagner il nous a emmenés quelques jours en vacances à Annecy, au Mont blanc, dans le massif du Pelvoux, à Marseille. (à 7 personnes dans une 403 Peugeot avec la grand-mère, le réchaud et la cocotte-minute !)

Denis Chautard

Le 15 octobre 2019

Retour à l'accueil