«L’interreligieux est l’un des premiers défis de votre génération»

 

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Dans l’église Notre-Dame de la Fuentes, des Rwandais, des Congolais et des Français de tous horizons, métropole et outre-mer, ont écouté Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, leur parler des racines de la foi. Au milieu, la vingtaine de jeunes du groupe Coexister étaient présents. A la fin, les jeunes organisateurs, venus avec la paroisse parisienne Saint-Léon, ont récolté les questions des pèlerins. Beaucoup portaient sur l’interreligieux. Morceaux choisis des réponses de Mgr Pontier.

« Pour l’Eglise catholique, le dialogue avec les autres religions est sûrement le plus grand défi à relever pour votre génération. Depuis quelques temps et lors des décennies à venir, nous aurons à traverser de manière juste la proximité avec les juifs et les musulmans. C’est un travail complexe. Le concile Vatican II a abordé le sujet dans les années 1960 et le texte Nostra Aetate pose des bases qui n’ont rien perdu de leur actualité.

Pour nous chrétiens, la personne du Christ est le salut de tous. Le chemin qui conduit à Dieu passe par ce moment où l’Eternel se fait homme. Pour autant, la manière dont le Christ lui-même s’est situé avec les croyants de son temps nous montre que ceux qui ne sont pas chrétiens peuvent croire en Dieu. Jésus lui-même loue les païens dans l’évangile de Matthieu : « Je n'ai pas trouvé une plus grande foi en tout Israël » (Mt, 8 : 10).

‘Si Dieu est unique, pourquoi tant de différence dans la manière de vivre sa religion monothéiste ?’ me demandez-vous. Chers amis, c’est ce que je lui demanderais quand j’arriverai là-haut. Quel mystère ! Ce que je sais c’est que l’existence des juifs et des musulmans nous maintient dans l’humilité. D’ailleurs de grands saints ont été bousculés par des figures de ces religions.

(…) Dans le dialogue interreligieux, je pense qu’il y a des choses importantes à avoir en tête. On ne peut pas chercher à être de tous les dialogues, à tous les niveaux. Car il y a plusieurs niveaux. Il y a celui de l’amitié qui se traduit par une relation personnelle, ou par petits groupes. On échange alors sur sa façon de vivre sa foi, comment tu pries, que veux-tu dire en utilisant ce mot.

Ensuite, il y l’action. Faire des choses ensemble permet de souder des relations. Par exemple, nous avons le projet, l’an prochain, de proposer à un groupe de jeunes chrétiens, juifs et musulmans de faire un voyage en Israël et en Palestine. Je ne dis pas pèlerinage car il peut avoir un autre sens pour nos frères juifs et musulmans. Ceci est un parfait exemple qu’il faut faire attention à chaque mot, ils sont souvent piégés.

Pour finir, il y a le niveau théologique. Là, cela nous dépasse [NDLR : il s'adresse à des jeunes chrétiens de moins de 30 ans]. A travers des colloques, des rencontres internationales, de grandes écoles théologiques des trois religions se retrouvent régulièrement. Le dialogue est compliqué mais il est nécessaire. Nous pouvons, pour le mener, nous appuyer sur Dieu car notre Dieu est un Dieu venu dialoguer avec l’humanité. »

Sophie Lebrun

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L’association « Coexister » a participé aux JMJ

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