TC 

Il faut que Témoignage chrétien vive. Avant même la question du « comment », des moyens, se pose la question du « pourquoi », et, plus précisément encore du « pour quoi»: dans quel but.

              Ne mésestimons pas le rôle de la mémoire: la lutte contre l’oppression, le combat pour la justice. La Résistance, la décolonisation, le positionnement face aux grandes idéologies ne se confinent pas dans le passé. Cette mémoire est la sève de l’espérance. Le Concile et sa mise en œuvre appartiennent à cette somme. On nous dit que ce temps est fini. En surface, c’est vrai. Mais est-elle finie l’indigne situation de tant d’hommes? Ont-elles cessé les pesanteurs de l’argent, des modes et des évidences arrangeantes ? Nous avons besoin de vigilance, de réveil. Le christianisme est le sel et le sel brûle.

              Dans l’émiettement social actuel, il n’y aura pas de solution unique, mais une myriade d’expériences, de minuscules créations, d’initiatives, d’audaces. Il faut les faire connaître, les relier, leur donner de l’air. Des centaines d’équipes en mouvement d’Action catholique, des centaines de petites communautés religieuses ou laïques, vivant en parallèle, inconnues les unes des autres. Les mettre en communication donnera du souffle. Sinon leur générosité restera inutile. Surtout il faut donner du courage. Beaucoup de trentenaires vivent au conditionnel: « il faudrait, on aimerait ». Les aider à passer à l’indicatif: « lève-toi et marche », c’est leur donner l’élan de l’Évangile. Il faut un journal collectif dont je rêve qu’il soit fait aussi par les lecteurs

Mgr Albert Rouet,

              Archevêque émérite de Poitiers

Témoignage chrétien n°3516 du 22 novembre 2012

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