Discours du pape François lors de la Fête de Saint François à Assise, le 4 octobre 2013
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Lors de son deuxième discours prononcé à Assise, le Pape François a rappelé que l’Église et les chrétiens devaient, comme l'a fait Saint François, renoncer à "la mondanité".
"De quoi l’Église doit-elle se dépouiller ?" a demandé le Pape François au début de son discours, prononcé à l'évêché d'Assise, devant les pauvres aidés par la Caritas. "D'un très grave danger, qui menace aujourd'hui chaque personne dans l’Église : le danger de la mondanité", parce que l’Église "ne peut pas vivre avec l'esprit du monde". Le Pape, sans notes, s'exprimait dans la salle où François Bernardone, né en 1181, a renoncé à tous ses biens terrestres. "Qu'il nous donne à tous le courage de se dépouiller de l'esprit du monde, qui est la lèpre, le cancer de la société, le cancer de la révélation de Dieu, l'ennemi de Jésus" a demandé le Saint-Père.
Ne soyons pas des "chrétiens de pâtisserie"
"Nous devons tous aller sur la route de Jésus, qui a fait lui-même un chemin de dépouillement, il est devenu domestique, serviteur, il a voulu être humilié, jusqu'à la Croix", a rappelé le Pape François. "Certains disent que nous pouvons faire un christianisme plus humain, sans Jésus, sans la Croix, sans dépouillement", a-t-il ajouté."Et nous deviendrons des chrétiens de pâtisserie, avec de belles tartes, mais pas vraiment de chrétiens".
"La mondanité", a expliqué le Pape François, "porte à la vanité, à la tyrannie, à l'orgueil, et cela est une idole, et l'idolâtrie est le pêché le plus fort". "La mondanité nous fait mal !", s'est exclamé le Saint-Père, pour qui "il est si triste de trouver un chrétien mondain, sûr de cette sécurité que lui donne le monde. Jésus dit : "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu", on ne peut pas travailler des deux côtés !".
Le Pape François a renouvelé son appel à revenir à l'essentiel : "L’Église, nous tous, doit se dépouiller de la mondanité, qui la porte à l’idolâtrie. On ne peut pas servir deux maîtres, Dieu et l'argent. C'est triste d'effacer avec une main ce que l'on écrit avec l'autre. L’Évangile est l’Évangile, Dieu est l'unique, et Jésus s'est fait serviteur pour nous, et l'esprit du monde n'y entre plus".
La tragédie de Lampedusa
" Aujourd'hui est une journée de pleurs : c'est l'esprit du monde qui fait ces choses-là". C'est avec ces mots que le Pape a rappelé le terrible naufrage ayant eu lieu jeudi 3 octobre au large de Lampedusa.
Il a décrit "ce monde sauvage, qui ne donne pas de travail, qui n'aide pas, qui ne s'inquiète pas s'il y a des enfants qui meurent de faim dans le monde. Il ne s'inquiète pas si tant de familles n'ont pas à manger, n'ont pas la dignité d'apporter du pain à la maison, ne s’inquiète pas si des personnes doivent fuir l’esclavage, la faim, en cherchant la liberté. Et avec combien de douleur nous voyons tant de ces volontés de liberté trouvent la mort, comme c'est arrivé hier à Lampedusa".
"Il est vraiment ridicule", a-t-il poursuivi avec fermeté, "qu'un vrai chrétien, un prêtre, une sœur, un cardinal, un Pape, veuille aller sur la route de la mondanité, c'est une attitude homicide. La mondanité spirituelle tue".
Le Pape François a finalement rappelé que lorsque "François a fait ce geste de dépouillement, c'était un jeune homme, il n'avait pas de force : c'est la force de Dieu qui l'a poussé à faire cela".