Fontaine de Vaucluse

Fontaine de Vaucluse

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 6, 30-34. 
"En ce temps-là, les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné.
Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger.
Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart.
Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux.
En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement."

 Homélie

Marcher tout doucement vers une source

 En plein milieu de l’été, voulez-vous que nous prenions quelques instants pour réfléchir à la qualité qu’il convient de donner à ces semaines de juillet, août, si nous voulons les vivre comme des disciples de Jésus ?

 ‘’Venez à l’écart dans un endroit désert et reposez-vous un peu’’. Ce sont les mots de Jésus. Il les a adressés à ses disciples, ce jour-là.

Il nous les adresse aujourd’hui. Comment comprendre cette recommandation du Christ et comment la vivre ? Se mettre à l’écart pour se reposer. Je ne veux pas manquer à la délicatesse la plus élémentaire vis à vis de ceux qui n’ont pas la chance de prendre de vacances. En été, il y a beaucoup de gens qui travaillent, qui travaillent énormément, précisément pour le bien- être de ceux qui sont en vacances. Et partout il y a ceux qui ne peuvent pas prendre de vacances : l’âge, la santé, la solitude, le salaire, le chômage. 

Les vacances sont une conquête merveilleuse, une conquête inachevée tant qu’elle ne sera pas une possibilité offerte à tous.

Se reposer… le repos… c’est essentiel, le repos : échapper pour un temps aux contraintes professionnelles, aux horaires imposés. Le repos n’est pas un luxe, une concession à la facilité, à la paresse. Pas du tout. 

Nous sommes faits aussi pour le repos. ‘’Tant de mains pour transformer le monde et si peu de regards pour le contempler. Un temps pour transformer le monde, d’accord. Mais aussi un temps de vivre, un temps pour l’amour, l’amitié, pour la liberté, pour la beauté, pour la poésie et pour la musique, pour le silence et la réflexion. Trop de gens en font tellement pour gagner leur vie qu’en définitive ils la perdent’’ (Julien Gracq).

La vocation de l’homme selon l’évangile, ne consiste pas à mener une vie agitée, encombrée. ‘’Tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses’’, a dit Jésus à son amie Marthe, ‘’tu risques de passer à côté de l’essentiel, de l’unique nécessaire’’. Revenir à l’essentiel, comment ? Peut-être en prenant au sérieux la seconde recommandation que l’on croit entendre de la part de Jésus : ‘’Se mettre à l’écart pour prier’’.

Cette invitation, il faudrait que le Christ nous la dise très fort, car il y a tant de résistances en nous et autour de nous. ‘’Je n’ai pas le temps. Je ne sais pas prier’’ Et si nous profitions des vacances pour retrouver le goût de la prière. Car la prière nous sert énormément, non pas à changer les choses, mais à nous changer nous-mêmes. A force de regarder le Christ et d’écouter sa Parole, nous ne sommes plus les mêmes.  Son Esprit descend en nous pour que nous parvenions à aimer les autres d’un amour plus grand que notre propre cœur. En conclusion souriante, ces quelques lignes merveilleuses de St Exupéry, dans le ‘’Petit Prince’’. - Bonjour dit le Petit Prince. - Bonjour dit le marchand. C’était un marchand de pilules perfectionnées qui apaisent la soif. - Pourquoi vends-tu cela ? dit le Petit Prince. -

C’est une grosse économie de temps, dit le marchand. Des experts ont fait des calculs, on épargne 53 minutes par semaine. - Et que fait-on de ces 53 minutes ?

- On en fait ce que l’on veut - Eh bien moi, dit le Petit Prince, si j’avais 53 minutes à dépenser, je marcherais tout doucement vers une fontaine. 53 minutes, le temps de cette messe aujourd’hui. Puissions-nous n’être jamais à 53 minutes près pour aller vers la source !

 Louis DURET
Prêtre du Diocèse de Chambéry

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