Marie (de dos) et Virginie bénévole du Secours Catholique à Vernon (Eure). ©Le Démocrate Vernonnais

Marie (de dos) et Virginie bénévole du Secours Catholique à Vernon (Eure). ©Le Démocrate Vernonnais

Âgée de 35 ans, Marie* est arrivée à Vernon (Eure) en janvier 2024 et est aidée par le Secours Catholique.

C’est l’histoire de Marie * et son parcours de réfugiée qui nous a interpellés. Marie est arrivée à Vernon (Eure) en janvier 2024, aidée par Virginie Laithier, bénévole du Secours Catholique, pour sa demande d’asile.

Marie a aujourd’hui 35 ans, mais sa dramatique histoire commence à l’âge de 13 ans dans un village congolais où elle est violée par son oncle sous les yeux de sa mère qui la défendra en tuant son beau-frère.

Le drame continue

La maman de Marie décédera trois jours plus tard des suites d’absorption excessive de barbituriques. Dès lors seule, son père étant décédé alors qu’elle avait quelques mois, elle est placée dans une famille d’accueil. Le cauchemar continue. À l’âge de 16 ans, la mère adoptive met Marie entre les mains d’un réseau de prostitution direction Kinshasa puis Brazzaville.

Pendant une quinzaine d’années, Marie sera sous la domination du réseau, déstabilisée de ville en ville, de pays en pays en passant par l’Algérie et la Tunisie. En 2023, le salut viendra d’un homme en Tunisie qui la libérera de ses chaînes. Elle a un peu d’argent, vit dehors, où elle rencontre une Camerounaise qui la dissuade de rejoindre l’Europe pour une vie meilleure.

Elle embarque avec 46 personnes sur un bateau direction l’île de Lampedusa en Italie, la porte d’entrée de l’Europe. Elle passe ensuite en Sicile puis rejoint Turin. De cette ville italienne, elle prend un car en direction de Strasbourg puis direction Paris.

Arrivée à Vernon

Fin 2023, elle débarque à Vernon, à Accueil Service, avec l’aide de France Terre d’Asile. À Vernon, le Secours Catholique lui trouve un toit, avec l’aide des Sœurs Bleues qui l’hébergent quelques nuits puis ce sera un transit au Formule 1 de Saint-Marcel avant d’intégrer un foyer à Vernon. Une demande d’asile est présentée à l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides). Celui-ci refuse la demande d’asile.

Aidée par le Secours Catholique, une nouvelle demande sera présentée le mois prochain devant la Cour Nationale des Droits d’Asile, défendue par un avocat. Cette juridiction administrative devra statuer sur les recours déposés par Marie à qui on a refusé le statut de réfugiée.

En attendant, cela n’empêche pas Marie d’avoir des projets. Si tout va bien, elle devrait commencer en fin d’année un stage d’aide-soignante à l’Ehpad Auguste-Ridou.

(*) Le prénom a été modifié pour préserver son anonymat.

Le Démocrate Vernonnais

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