suicide

 

La France est l’un des pays d’Europe qui détient un bien triste record dans le domaine du suicide : 700 tentatives et 27 suicides par jour en 2013 ! Cette réalité résulte d’un grave « mal de vivre » chez les jeunes, les personnes âgées et dans toutes les couches de la société. Ce phénomène est accentué par la solitude et l’isolement de beaucoup de personnes qui se referment sur elles-mêmes et par l’individualisme qui est une réalité « oppressante » de notre époque !


La position de l’Eglise Catholique sur le suicide

Le Catéchisme Romain fait savoir que le suicide contredit l’inclination naturelle de l’être humain à conserver et à perpétuer sa vie. Il est gravement contraire au juste amour de soi. Il offense également l’amour du prochain, parce qu’il brise injustement les liens de solidarité avec les sociétés familiale, nationale et humaine à l’égard desquelles nous demeurons obligés. Le suicide est contraire à l’amour du Dieu vivant. (…)

Toutefois, de nouvelles réflexions ont mis en évidence, depuis un siècle déjà, l’approche sociologique du suicide (inaugurée par Emile Durkheim) qui a clairement démontré qu’il existait en fait plusieurs types de suicides : escapistes, agressifs, oblatifs, ludiques…etc. Dès lors, est-il légitime de placer dans la même réprobation morale des actes similaires quant à leur matérialité mais très différents quant à leur signification ? Quelle est la parenté entre une impulsion suicidaire aussi violente qu’inattendue et un suicide mûri, préparé et longuement prémédité ? … entre le suicide tenté ou réussi d’un adolescent et le désir d’en finir d’un vieillard très âgé et handicapé qui estime sa vie prolongée d’une manière artificielle par les médecins ? … entre le suicide collectif des adeptes d’une secte aux Etats Unis. et celui d’un homme politique de premier plan ou d’un chômeur abandonné par la société?

Soulignons que l’étude des maladies mentales (la mélancolie, certaines dépressions très graves, etc.) montre la complexité des processus psychiques susceptibles de diminuer la liberté et limiter la volonté de celui ou celle qui tente de se faire disparaître. L’ancien Code de Droit canonique, qui émettait une ferme réserve en utilisant l’expression deliberato consilio , mérite donc d’être retenu aujourd’hui… ce que fait le Catéchisme de l’Église Catholique en notant que "des troubles psychiques graves, l’angoisse ou la crainte grave de l’épreuve, de la souffrance ou de la torture peuvent diminuer la responsabilité du suicidaire(16)." Cette tendance est valorisée par les évêques de France qui remarquaient un an plus tôt, en 1991, ce qui suit dans leur Catéchisme pour adultes: "Il peut se faire qu’à certains moments l’angoisse, les souffrances et les épreuves soient telles qu’on se détache de la vie. Un dégoût de vivre peut se répandre comme une gangrène sans que l’on sache toujours très bien déterminer dans ce cas ce qui vient de la liberté et ce qui vient de la maladie(17)." Et encore : "Le suicide est objectivement une faute grave. On reconnaît toutefois aujourd’hui qu’il traduit le plus souvent un déséquilibre psychologique profond, tant est fort l’instinct de vie en l’homme." (18). Ces positions sont bien proches des considérations que le Catéchisme hollandais des années 1960 avait élaborées concernant cette question. De ce fait, l’Église applique largement les conclusions du concile de Braga au VIème siècle.

Le suicide est l’expression d’une trop grande souffrance et d’une immense détresse.  Même si l’acte est condamnable, il est impossible, la plupart du temps, de porter un jugement sur son auteur. Ce fléau social est une grave question posée « à nos sociétés modernes » : quelles raisons de vivre, quels espoirs, quels projets offrons-nous aux jeunes en particulier ?

 

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