Des Saints de granit, majestueux, s'élancent dans la nuit bretonne
06 nov. 2019Ils mesurent entre quatre et sept mètres de haut et sont figés dans le granit, parés des attributs qui ont fait leur légende. Ces 133 statues monumentales fascinent chaque année 400.000 visiteurs venus découvrir la Vallée des Saints au cœur de la Bretagne.
Devant l'arc-en-ciel ou sous une voute étoilée, chaque statue raconte une histoire et les jeux de lumière sur les visages de pierre nous rapprochent de ces personnages des siècles passés.
Les statues, dont les premières ont été érigées il y a tout juste dix ans "racontent l'histoire de la Bretagne, mais aussi tous ces Saints-là ont beaucoup voyagé sur les mers, certains sont allés au-delà de la Bretagne et donc il y a ce côté un peu aventurier", explique Sébastien Minguy, directeur de Terre de granit, qui gère la Vallée des Saints.
Il a fallu une trentaine de jours pour construire chacun de ces colosses granitiques, qui seront un millier sur le site situé à Carnoët (Côtes-d'Armor) d'ici 50 à 100 ans.
Des donateurs financent les statues avec comme contrainte de choisir parmi les Saints bretons ayant vécu entre le Ve et le VIIIe siècle ou durant une période plus récente qui va du Xe au XVe siècle.
Une fois sur place, le visiteur qui se déplace sur un terrain verdoyant d'une quinzaine d'hectares est interpellé par l'expression grave des personnages et leurs attributs.
Ici un grand homme avec un oiseau sur la tête, là un personnage assis en tailleur et plus loin un Saint barbu accompagné de son chien se côtoient sous l'immensité du ciel breton.
Parmi les dizaines de Saints, une quinzaine de Saintes, et bientôt de plus en plus de statues qui auront été fabriquées dans différentes régions celtiques, comme Saint Piran arrivé de Cornouailles en 2018 et Saint David venu cette année du Pays des Galles.
L'ambition de la Vallée des Saints est aussi de "relier les grands sites mégalithiques dans le monde", selon Sébastien Minguy qui évoque Stonehenge, Carnac et prépare un jumelage officiel avec l'île de Pâques en 2020.
AFP