Le 13 juillet 2025 je fêterai les 50 ans de mon engagement dans la Mission de France
14 juin 2025Photo de quelques séminaristes de la Mission de France lors d’une session de formation à l’Abbaye du Mont Saint Michel en avril 1974
C’était le dimanche 13 juillet 1975 au siège de la Mission de France à Fontenay-sous-Bois.
Le Prélat de la Mission de France - depuis le 4 mai 1975 - était le cardinal François MARTY, archevêque de Paris et Président de la Conférence des Evêques de France.
L’évêque auxiliaire et vicaire général (depuis le 14 juin 1975, date de sa consécration épiscopale par le cardinal François MARTY) était le Père Jean REMOND prêtre de la Mission de France.
Voici mon témoignage au cours de la Célébration des engagements avec la Mission de France ce jour-là au cours de l’Assemblée des Délégués d’équipes. J’avais intégré la formation du séminaire de la Mission de France depuis septembre 1973 :
« Les eaux dans lesquelles je baigne depuis quelques années sont celles du secteur de l’informatique. Dans cet univers de la technique et de la logique l’Eglise est perçue comme un vestige du passé, la foi comme un folklore sans intérêt.
Je crois que ça un sens d'y engager là une aventure de croyant, le ministère. Dans cette aventure il me paraît vital de partager et célébrer ma foi. Je crois qu'il s’agit pour cela de travailler à des communautés d’Eglise dépossédées des sécurités et des moyens de puissance. II en existe des germes aujourd’hui. Des formes nouvelles peuvent naître. Je crois qu’il faut être des instruments de « désinstallation » pour l’Eglise. Cette « désinstallation », cette ouverture, je compte la vivre aussi en ce qui me concerne dans le choix du célibat.
Voilà quelques traits d’une aventure que je compte poursuivre à Grenoble en équipe. C’est un projet dont la réalisation dépasse de beaucoup mes propres forces. Seule la confiance en Jésus-Christ peut permettre ce saut et interdire un calcul de risques.
Cet acte de foi s’inscrit dans votre acte de foi et dans l’acte de foi de celles et ceux qui m'ont accompagné jusqu’à aujourd’hui. »
Denis Chautard
A la relecture, 50 ans plus tard, je trouve que ce témoignage rejoint les axes du « manifeste de la Mission de France de 2002 » qui sont les points de discernement pour les candidats qui veulent s’engager aujourd’hui – en 2025 – avec la Mission de France
Extrait du « Manifeste de la Mission de France » de 2002 pour le discernement des candidats à un engagement avec la Mission de France
- Travailler à la Justesse de l’attitude Chrétienne
Qu’est-ce qu’être chrétien ? Le pluralisme ambiant, plus ou moins assumé, semble vouloir répondre : “ c’est selon ! ”. Relations amoureuses, vie sexuelle, paternité/maternité, citoyenneté, vie économique, travail et loisirs… Nous cherchons l’attitude juste selon l’Évangile.
Avec beaucoup d’autres, nous partageons ces questions : Comment rester vigilants contre les forces du mal et cultiver avec patience ce qui conduit au Bien ? Qui posera des limites, où et au nom de quoi ou de qui, lorsque la Loi ne peut plus se prévaloir d’un quelconque interdit ? Comment restaurer la valeur de la Parole donnée ? Par quels chemins trouver le goût de la Beauté ? Par quels gestes instaurer la Fraternité ?
L'enjeu est d'inscrire dans sa propre existence et son engagement social le tranchant de l’Évangile : l’amour des autres, le pardon, aider les hommes dans la maîtrise solidaire de leur destin, résister à l’injustice et œuvrer pour l’équité et le bonheur de tous.
À ces questions, il n'y a pas de réponse toute faite, seul un travail collectif de confrontation de la Parole de Dieu, de la Tradition de l’Église et des débats des consciences peut permettre de trouver des chemins de vie, en partage avec tous les hommes de bonne volonté. C’est un travail toujours inachevé pour élaborer une parole qui indique l’horizon
- Vivre l’Église aux lieux de la rencontre et du dialogue
Depuis Vatican II, l’Église déploie sa dimension synodale. En France, le visage des communautés chrétiennes se modifie en profondeur. L’Église catholique, à travers maints efforts, redonne vitalité à des communautés. La Mission de France est engagée dans beaucoup de ces initiatives diocésaines pour que la foi soit vécue comme une recherche, en des lieux et à des rythmes d’aujourd’hui.
Conscients qu’il faut prendre le risque d’invention, habités par le désir de rencontrer nos frères du chemin, nous voulons contribuer à ouvrir des espaces où la tradition de chacun est la bienvenue, où s’invente une expression symbolique.
Nous prenons donc notre part pour que les communautés chrétiennes privilégient la proposition d’espaces de dialogue. C’est ce qui justifie que les prêtres et les diacres soient référés, en tout premier lieu, aux enjeux de la mission.
- Interpréter la Foi Chrétienne pour aujourd’hui
La mission comporte la nécessité d’interpréter la foi chrétienne en tenant compte de la diversité des cultures et du moment historique. Nous sommes devant ce travail à mener : oser des expressions théologiques assumant les conditions historiques actuelles. Il s’agit d’exprimer la foi que nous recevons de l’Église avec les paroles de vie que nous recevons des autres.
Ce travail a une dimension Oécuménique. Il se poursuit dans le dialogue avec la culture contemporaine, les grandes traditions religieuses et les quêtes spirituelles actuelles.
C’est le travail sur notre propre parole, celle que nous risquons, une parole qui ne vient pas de nous, que nous accueillons car nous la croyons façonnée par l’Esprit.
L'enjeu de ces trois tâches est que la foi chrétienne puisse concerner nos contemporains.
Assemblée Générale de la Mission de France de Pontigny en 2002