LAURENT NUÑEZ SAURA-T-IL METTRE UN TERME À L’EMBROUILLE QUI OPPOSE L’ALGÉRIE ET LA FRANCE ?
13 oct. 2025Bruno Retailleau, farouche ennemi de l’Algérie, cède désormais la place à un homme dont les racines puisent dans cette même terre qu’il combat. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, s’apprête à devenir ministre de l’Intérieur.
Son père, Jean-Marie Nuñez, pied-noir d’origine andalouse, fut rapatrié en France en 1962, arraché à cette Algérie qui l’avait vu naître et qu’il n’avait jamais cessé d’aimer. Architecte à Oran, il avait bâti des murs solides, mais c’est sur cette terre ensoleillée qu’il avait surtout édifié ses rêves. Sa femme, institutrice, enseignait aux enfants d’un pays qui lui offrait chaque matin la promesse d’un ciel bleu et d’un horizon marin.
Exilés malgré eux, ils n’ont pas laissé la rancœur les consumer. Ils ont gardé, au fond du cœur, le parfum du jasmin et la rumeur du port d’Oran, les voix des ruelles, la chaleur des soirs d’été. Pour eux, l’Algérie ne fut jamais un souvenir blessé, mais une patrie du cœur — une lumière intérieure que ni le temps ni la distance n’ont su éteindre.
Ainsi, en la personne de Laurent Nuñez, c’est un fils de cette mémoire partagée, un héritier des deux rives, qui accède aujourd’hui aux plus hautes fonctions.
Puisse cette proximité du nouveau ministre de l’Intérieur raviver le fil discret qui unit la France à la terre de ses parents.
Que son nom, porté entre deux rives, devienne un pont plutôt qu’une frontière.
De ses origines algériennes, qu’il garde la chaleur et la mémoire ; de la France, la raison et le devoir.
Et que, par sa voix, se réconcilient enfin les vents mêlés de la Méditerranée, ceux du souvenir et de l’espérance.
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