Jérémie, un an déjà !
25 mai 2011
Le temps passe… Il y a un an nous étions tous réunis, toute ta famille : tes parents, ta sœur, ton beau-frère et moi-même, ton grand frère, qui écris ces lignes aujourd’hui. Ce 17 mai 2010 nous étions là pour dire au revoir à ce corps meurtri par la maladie, corps d’un homme qui a lutté jusqu’au bout pour rester auprès des siens.
Nous avons dit adieu à ton corps, mais ton âme est plus que présente dans nos mémoires et dans nos cœurs au terme de cette année.
Si j’écris ce texte aujourd’hui, c’est parce que j’ai dans la tête le souvenir du 6 avril 2010 lorsque j’ai reçu ce message de notre maman qui disait : « ce matin à 6h30 les poumons du Soleil sont arrivés pour Jérémie qui est parti au bloc ».
ENFIN ! Enfin cette greffe que tu attendais, que nous attendions tous depuis si longtemps, est arrivée !!
Pour la première fois de ma vie je pleurais des larmes de joie et de soulagement, pour la première fois de ta vie tu allais RESPIRER, simplement, sans chercher ce précieux souffle, sans te soucier de la chose qui censée être à la base de la vie sur cette foutue planète !!
Et puis cette victoire s’est à nouveau changée en espoir suite aux complications post greffe.
Mais ESPOIR rime inévitablement avec VICTOIRE, car quoiqu’il ait pu se produire, cette greffe restera à jamais une victoire, TA victoire sur la maladie, car tu as tenu bon jusqu’à ce matin où on t’a conduit au bloc pour recevoir ces « poumons du soleil » !!
Tu nous l’as sans cesse répété, quoiqu’il se passe, ton but à toi c’était la greffe, et bien sûr tu voulais continuer à vivre, mais je pense que tu avais conscience que ça allait être très difficile de vaincre ce mal qui te tourmentait depuis 23 ans.
Ce mal qui t’a rongé au plus profond de tes ressources, et j’en suis témoin, lorsque je t’ai vu lutter pour faire le moindre mouvement les derniers jours avant ton passage au bloc.
J’en suis témoin, la dernière fois que tu as voulu me parler au téléphone et qu’au bout de quelques secondes tout ce que tu as pu faire c’est lâcher une quinte de toux si forte que même un hyperactif n’aurait pas supporté !
Mais ce mal tu lui as prouvé que même à bout de forces et à bout de souffle, on peut encore lui faire face. Et j’en suis encore témoin, ce jour où tu es revenu d’on ne sait où alors que nous te croyions déjà très loin et que tu nous a souri comme pour nous dire : « Ca y est, je l’ai eue ! »
Et puis finalement, après des hauts et des bas, tu t’es éteint, tout doucement, tranquillement, sans souffrance à nos yeux, tu t’es libéré de ce corps et de ces chaînes qui te liaient à la Mucoviscidose, ce Mal qui t’a meurtri durant toutes ces années, pour au final t’emporter après des mois de calvaire, mais aussi remplis d’espoir pour les tiens.
Un an s’est écoulé pour nous Terriens, et pour toi, je ne sais rien.
Mais ce que je sais pertinemment, c’est que le reste de ma vie, je le passerai à tes côtés, car tu coules dans mes veines, tu cours avec moi, tu penses avec moi, tu VIS avec moi et avec tous ceux qui t’ont connu !!
Alors Petit Frère, pour conclure ce texte, je dirai à toutes les personnes qui le liront, prenez conscience que la vie ne tient qu’à un fil, qu’on soit en bonne santé ou condamné comme l’était Jérémie. Et lorsqu’on quitte notre corps terrestre, si on a vécu sans abuser des bonnes choses, ce corps peut profiter à des gens qui en ont besoin !
Je clame haut et fort : n’hésitez pas une seconde et demandez votre carte de donneur, cela ne coute rien et peut sauver des vies !!
Je t’aime Petit Frère et où que tu sois je suis sûr que ce n’est pas en Enfer, car tu l’as vécu parmi nous et ton âme est pure…
A bientôt ici ou ailleurs….
Nicolas Chautard