Bernay : le père Nicolas célèbrera sa dernière messe le dimanche 27 août
25 août 2023Le père Nicolas officiera sa dernière messe le dimanche 27 août à l’église Sainte-Croix, à 11 h. ©Lina Tran
Arrivé en 2016, le père Nicolas célébrera sa dernière messe le dimanche 27 août. Retour avec le curé de Notre-Dame de la Charentonne sur ses sept années à Bernay.
C’est toujours avec une pointe de tristesse que le père Nicolas Le Bas, curé de la paroisse de Notre-Dame de la Charentonne, est affecté dans une nouvelle paroisse, tout comme le père Laurent Bailly.
« Cela peut casser les liens, mais cela permet d’apporter du renouveau, décrit-il. Je maintiens toujours un lien avec certaines personnes quand je pars. »
Après sept années à Bernay (Eure), ce dernier officiera sa dernière messe à l’église Sainte-Croix, le dimanche 27 août, à 11 h.
Le père Nicolas part à Val-de-Reuil pour diriger la paroisse Saint-Pierre des Deux Rives. L’homme d’église de 55 ans laisse sa place au père Clément Ondua, venu de Saint-André-de-l’Eure et originaire du Cameroun. Il sera accompagné des frères Lionel et Elie.
Ensemble, ils font partie de la Congrégation de la Mission (connu comme des lazaristes). « Je l’ai déjà rencontré, le père Clément est content de venir », apprend le père Nicolas.
Une ville accueillante
Passé par Gaillon, Pacy et Louviers – dont il est originaire – le père Nicolas, qui s’apprête à effectuer un nouveau départ, aura passé sept belles années dans la région de Bernay.
« Ici, les connaissances se font vite », dit-il ; ce qui lui a permis de travailler ou collaborer avec de nombreux acteurs locaux, notamment des associations.
C’est avec le sourire que le père Nicolas nous décrit ses sept années à la sous-préfecture de l’Eure, « une ville charmante et mignonne ».
Il a eu un petit coup de cœur pour la ville. « J’ai eu un vrai plaisir à me promener et à la faire visiter », raconte-t-il.
Le curé retient aussi les « bonnes brasseries ».
Parmi ses restaurants préférés, on retrouve le Café de l’Équerre, le Café de l’Espérance, le Café de la gare, le Café du commerce et l’Accent du Sud, entre autres.
Le père Nicolas est aussi un homme que l’on croisait facilement dans les rues de Bernay. Au bar, le Brin d’Zinc, il participait aux « Vers sur le zinc » ou venait apprécier les concerts.
Quand on lui demande ce qu’il a aimé, c’est l’hospitalité qu’il met en avant.
« J’ai été très bien accueilli par différents groupes, et pas seulement paroissiaux. » Père Nicolas
Il retient les bonnes relations nouées avec le centre évangélique protestant. Ensemble, ils ont participé à une marche pascale le jour de Pâques.
Le curé a aussi travaillé avec de nombreuses associations locales, dans différents domaines, des projets portant aussi ses valeurs, sans pour autant avoir une connotation religieuse.
« L’église et ses bâtiments ne sont pas des lieux fermés, ils peuvent servir à d’autres, dont les habitants », rappelle-t-il.
Les jardins des Sœurs ont, par exemple, été ouverts aux habitants du quartier où les enfants puissent s’amuser.
L’homme d’Église a participé sur la création de « la maison du voyageur » à la société de Saint-Vincent-de-Paul, mettant à disposition une chambre et des douches pour 3 jours aux personnes dans le besoin.
Il a aussi organisé une semaine de retraite, qui a rassemblé près d’une trentaine de personnes ainsi que des « week-ends mission prière service » (WEMPS) avec des jeunes.
Des années faites de rencontres
« Ce qui m’a marqué, c’est la facilité des rencontres, des discussions », retrace le père Nicolas. Alors qu’il va assister à la demi-finale de la coupe du Monde de football à la brasserie l’Accent du Sud, il se retrouve à convenir d’une date de baptême.
Le don de l’œuvre d’Ernest Pignon-Ernest à l’église de Notre-Dame de la Couture, par l’association À l’air libre, a aussi marqué son passage à Bernay.
« On m’a gentiment associé à tout ce projet. C’était un réel moment de partage, notamment cette table ronde réunissant un professeur de philosophie, d’histoire de l’art, Pierre-Louis Basse et Ernest Pignon-Ernest. » Père Nicolas
Il n’oublie pas d’autres événements organisés avec le cinéma Rex et le centre évangélique protestant, la Maison de la jeunesse et de la culture, l’association Agrion Risle-Charentonne ou encore la venue de la chanteuse Natasha St-Pier à Sainte-Croix, réunissant près de 700 spectateurs.
Le père Nicolas a également été témoin de l’engagement dans la ville et de la paroisse d’un petit groupe de jeunes venus s’installer durablement à Bernay.
« Ils ont été inspirés par la lettre encyclique Laudato Si’ [elle évoque les questions environnementales et sociales] du pape François. Ils ont une aspiration de vie plus simple, raconte-t-il. Ils ne s’engagent pas seulement dans la paroisse, mais aussi pour Bernay, comme au Trait d’Union ou à l’école des Semeurs. »
Pour autant, partir après avoir vécu pendant sept ans est toujours difficile pour le père Nicolas.
« C’est vrai qu’on voudrait voir les débouchés de projets que l’on a initiés, mais c’est tout aussi bien de se dire que l’on est témoin des lancements. Car, au final, cela ne nous appartient pas. Les projets vont évoluer à leur manière. L’esprit sain conduit aussi les choses, que l’histoire va continuer avec les gens et mes successeurs. »
L'Éveil Normand